Brésil

 

Période : Du 4 avril au 13 avril 2003

Organisation : vol sec, hôtels en partie réservés par internet.

Parcours : Rio de Janeiro, Brasilia, Sao Paulo, Paraty.

Transport : Iberia de Paris à Rio de Janeiro AR ; TAM et Varig pour les vols intérieurs. 

Rédaction : juillet 2003

Fin d’hiver 2003, l’horizon s’assombrit sur le monde, les menaces de guerre se font de plus en plus pressantes. « Camp de la paix » et « Forces de la coalition » s’affrontent à l’ONU sur la question « Faut-il aller de nouveau faire la guerre à Saddam ? », « selon quelle légitimité ? ». Une confrontation forte, où chacun peut avoir son opinion ; un jeu de pouvoirs et d’intérêts, qui, sans doute, nous dépassent largement, nous, simples citoyens.

Dieu, que ce 21ème siècle, à peine commencé, n’est pas prometteur… S’il y avait déjà bien avant beaucoup de sujets pour se faire du souci sur l’avenir de notre monde, le 11 septembre 2001 semble avoir sérieusement alourdit le climat, pour longtemps.

Mai 2003, période à laquelle je rédige mon carnet, la guerre « des bombardements » est terminée, on peut être soulagé. J’ai le sentiment que cette victoire apparente de l’Amérique ne fera  qu’approfondir des rancœurs et des haines, qui feront s’écrouler d’autres tours…

 

Bon, dans ce contexte mondial tourmenté, Sibylle et moi avons décidé de ne pas arrêter de vivre, et l’idée du voyage me taraude sérieusement, la Croatie, notre dernière destination, remontant à l’été 2002. Nous avons une semaine pour nous, nous « abandonnons » nos filles pour l’occasion, qui seront bien heureuses chez leur tante (1000 mercis, Isabelle !). Reste à choisir notre destination : ne cherchons pas le mal, nous éviterons le Moyen Orient. Les prémisses de l’épidémie de pneumopathie atypique nous inquiètent pour l’Asie. Nous nous orientons un temps vers le Sénégal, puis, comme souvent, une idée forte germe : l’Amérique latine, que nous ne connaissons pas du tout, et plus précisément le Brésil.

 

Le Brésil : c’est un bien grand mot, bien sûr, pour un voyage d’une semaine, une toute petite partie du Brésil, plutôt. C’est l’automne, là bas, ce qui veut dire que les températures seront agréables, qu’il ne pleuvra pas obligatoirement, même si le grand ensoleillement n’est pas assuré. Et puis, mes premières recherches de billet d’avion me confortent rapidement, on peut faire de relatives bonnes affaires.

 

Nous misons d’abord sur un séjour axé sur Rio de Janeiro. Mais, dès le début, je sens que cela ne me satisfera pas : j’ai la bougeotte et j’ai rarement passé une semaine complète dans une ville, même si celle-ci a beaucoup d’attrait : c’est critiquable, on peut me reprocher d’avoir une approche trop superficielle des choses et des lieux. C’est mon choix, ma manière de voyager. J’ai déjà une petite idée sur une excursion à Brasilia. Une fois sur le terrain, nous élargirons encore finalement le champ de nos investigations, puisque nous ferons une halte courte, mais riche, à Sao Paulo, et une petite excursion dans une charmante ville coloniale entre Rio et Sao Paulo, Paraty.

 

Tout ceci m’oblige cependant à rester modeste : le Brésil est un pays si grand, nous n’avons vu que ses trois métropoles majeures, dans la partie sud du pays. Rien des villes coloniales du nord, rien des immenses richesses naturelles avec l’Amazonie (aspect qui n’est pas mon centre d’intérêt principal, vous le savez si vous avez déjà lus mes autres carnets). Suffisant cependant pour se faire une première toute petite idée, et surtout pour susciter le désir d’y retourner, car le Brésil est un pays qui m’a plu, assez instantanément, pour y voyager.

 

De plus, ce voyage était pour nous la porte ouverte sur un continent encore « terra incognita » : l’Amérique du sud. Je sais très bien que les apparences et la réalité des autres pays, comme le Pérou, le Venezuela, l’Equateur…, sont sans doute différentes, mais le premier pas est franchi.

 

Voyager au brésil, comment nous y sommes nous pris :

 

Les transports :

 

- Le vol transatlantique

 

Après moultes recherches sur internet, sur les sites de voyage comme go-voyage, lastminute, anyway, etc, utilisant toutes les possibilités de comparaisons, c’est finalement sur le site de notre habituel fournisseur Nouvelles Frontières, que nous avons trouvé le tarif le plus attractif, comme quoi, la vente exclusive par Internet n’est pas l’assurance du meilleur prix… Il s’agissait d’un vol Iberia Paris Rio, via Madrid, pour 500 euros environ par personne. Ce vol était également attractif car nous voyagions la nuit : cela fait gagner du temps (pour un voyage si court)  et économiser de l’argent, on dort dans l’avion. Bien sûr, l’escale rend plus pénible le voyage, mais un vol direct, comme toujours, se paie beaucoup plus cher.

 

- Les déplacements intérieurs

 

Alors là, il faut casser un mythe. Effectivement, par rapport à tout ce que j’avais pu lire sur le pays dans les guides touristiques, je retenais que les vols intérieurs étaient très chers, et que dès que l’on avait plus de deux vols intérieurs, il était préférable d’acheter en France un Pass aérien de plusieurs centaines de dollars selon la compagnie, avec des restrictions diverses et ennuyeuses. La réalité est, en ce printemps 2003, toute autre (cela changera peut être vite). D’abord, la dévaluation de la monnaie brésilienne depuis deux ans par rapport au dollar, lui même assez faible par rapport à l’euro, y est sans doute pour quelque chose. Mais de plus, il faut savoir qu’acheter ses billets de vols intérieurs en France est une erreur, je ne me suis heureusement pas laissé prendre. Navigant sur les sites internet de la Varig et de la TAM, principales compagnies aériennes brésiliennes, je me suis aperçu que si l’on choisissait la France comme pays d’émission et de facturation des billets, on payait globalement…trois fois plus cher qu’au Brésil ! J’ai bien sûr eu quelques hésitations, surtout après de nombreuses tentatives de réservation avortées sur ces sites. Nous nous apercevrons dans le pays qu’il était de toute manière très simple d’obtenir des billets, même pour un départ presque immédiat : attention, cela n’était pas la pleine saison touristique. Pour résumer, nous avons obtenu des vols à 50 euros par personne en moyenne, d’une ville à l’autre, ce qui est tout de même très bon marché. En France, directement auprès de la compagnie, on me proposait l’allez retour Rio Brasilia à 280 euros par personne, ce qui me faisait sérieusement hésiter !

 

Sur place, on constate vite que le transport aérien est banalisé : dans un pays immense, c’est normal. Bien sûr, je relativise tout de même la notion de banalisation, car il ne concerne évidemment pas la majorité des Brésiliens qui n’en n’ont pas les moyens… Les flottes semblent très modernes, les aéroports sont pratiques, l’informatisation est généralisée (efficacité pas prouvée par rapport à mes tests Internet !). Concernant les compagnies, hormis la Varig, compagnie nationale par excellence, et la TAM, son challenger international en forte croissance (qui développe des vols sur la France), on trouve VASP et GOL, Transbrazil, à la présence plus confidentielle, et des petites compagnies  régionales. GOL semble être une compagnie « low cost » orientée Internet, comme Easyjet en Europe. Nous avons acheté nos trois trajets intérieurs sur la TAM mais avons volé par deux fois sur des avions de la Varig, des accords semblant donc lier les compagnies, en partage de code.

 

Les bus : l’autre mode de transport, de loin le plus répandu, pour circuler à travers le pays. Des dizaines d’heures de voyage pour se rendre d’un point à un autre, tant les distances sont grandes. Chaque ville a sa gare routière, le réseau est dense et organisé. Les bus sont relativement modernes et confortables. Les prix sont modiques.

 

En ville, se déplacer en taxi reste bon marché également. Il suffit de les héler, leurs voitures jaunes sont très nombreuses dans les rues. Une petite course revient à 2 ou 3 euros. Rejoindre le centre ville (Rio et Brasilia) à l’aéroport nous a coûté 15 euros maximum, deux à trois fois moins cher qu’à Paris. Les taxis sont équipés de compteurs, bien préciser au chauffeur de le mettre en route tout de même. Sinon, à Rio et Sao Paulo, l’utilisation du métro permet de voyager rapidement et confortablement à moindre coût : métro moderne, très propre, avec de vastes stations, sans publicité (ça, c’est agréable), de fabrication française, puisqu’on retrouve les portiques du métro parisien. Les bus de ville sont également très bon marché, très nombreux, la destination est affichée au dessus du pare brise. On monte par l’arrière et on paie à un employé, moins de 0,50 euros. Faire attention à ses affaires si le bus est bondé. Nous n’avons jamais vraiment vu de bus bondés, tout du moins dans les centres villes.

 

Les hôtels :

 

Les guides touristiques indiquent que l’on peut, au brésil, trouver le meilleur et le pire. En la matière, mon expérience ne sera pas significative, ayant volontairement choisi du côté du meilleur (toute proportion gardée), en y mettant le prix (toute proportion gardée également). Notre voyage étant relativement court, je n’avais pas envie de perdre du temps à chercher des hôtels sur place, sans véritable conscience de l’échelle des prix et du confort. J’avais donc pris la décision d’effectuer mes réservations par Internet également. Ce ne sont pas les sites qui manquent à ce sujet, proposant sur Rio particulièrement toute une panoplie d’hôtels de trois à cinq étoiles, avec photos et descriptifs à l’appui (souvent enjolivés par rapport à la réalité, c’est de bonne guerre !). J’ai donc effectué quelques réservations, pour des prix s’échelonnant entre 67 et 87 dollars (quatre et cinq étoiles locales), toutes taxes comprises et buffet petit déjeuner très copieux, pour deux personnes. Dans ses hôtels, sur place, les prix affichés des chambres à la réception étaient largement plus élevés, sans doute négociables. Ces hôtels avaient un standing très correct, le quatre étoiles correspondant en fait à un bon trois étoiles français. Notre expérience de cinq étoiles à Brasilia fut un moment très plaisant du voyage, j’y reviendrai.

Par deux fois, nous avons chercher un hôtel sur place : il semble assez facile, hors saison, de trouver un deux étoiles très correct, entre 15 et 30 euros, avec le petit déjeuner. On peut donc dire que l’hôtellerie est notablement moins chère qu’en France.

 

La nourriture :

 

Nous n’avons pas fait un voyage gastronomique. Je dirai donc seulement que, là aussi, il est facile de se nourrir pour peu. Nous avons fait certains repas simples mais complets pour 3 à 5 euros (dans de petites cafeterias tout à fait convenables). Pour 10 euros, il est tout à fait possible de très bien manger, dans un restaurant honnête, avec garçons serveurs attentionnés. La nourriture est variée et correctement cuisinée dans l’ensemble, avec une mention particulière pour la viande de bœuf, délicieuse. Pour les boissons, un coca cola ou un jus de fruit frais coûte en moyenne 0,60 euros, une bière, à peine plus chère : Une halte pour prendre un rafraîchissement n’est donc pas une ruine, comme à Paris, où l’express frise souvent les 2,50 euros !

 

L’argent :

 

La monnaie est le Real, qui reprend le symbole du dollar américain. En avril 2003, le taux de change avec le dollar était de  3,10 reals. La monnaie brésilienne s’est beaucoup dépréciée ces deux dernières années, ce qui explique sans doute le faible coût de la vie, pour nous, Européens, d’autant plus que l’euro se valorise lui-même par rapport au dollar.

On trouve de nombreux distributeurs d’argent. Certains ne fonctionnent cependant pas avec les cartes Visa ou Mastercard, mais il y a toujours un autre distributeur pas loin. Par contre, ils ne permettent pas de retirer de très grosses sommes, en général : 100 à 120 euros maximum en une transaction, même avec une carte Visa Premier. Nous avions également pris pour partir quelques dollars, que nous avons changé à l’aéroport de Rio, à notre arrivée, et dans une agence de voyage. En fait, ce n’est pas vraiment nécessaire, vu les risques supplémentaires liés au transport d’argent liquide, du fait qu’il est très simple de retirer de l’argent au distributeur.

 

La sécurité :

 

Rio et Sao Paulo ont une très mauvaise réputation : nous ne partions pas tout à fait tranquille à ce sujet. On a déjà entendu tant d’histoires toutes plus terribles les unes que les autres, sur les risques encourus dans ces villes. Bien-sûr, ce ne sont pas que des balivernes, il y a de nombreux quartiers où il serait pure folie d’y mettre les pieds. Lorsque nous étions là-bas, une attaque importante s’est déroulée dans un quartier éminemment touristique (Ipanema à Rio), dont les télévisions se sont fait l’écho. Mais, à Paris, des bijouteries se font attaquer rue de la Paix, des touristes japonais détrousser sur les Champs Elysées et prendre un RER en fin de soirée pour la banlieue Nord n’est pas toujours sans une toute petite pointe d’appréhension.

Nous n’avons rien vu, rien constaté lors de nos déplacements dans Rio marquant un profond climat d’insécurité. Nous avons pris nos précautions (pas d’appareil photo en bandoulière, de signes ostentatoires) mais nous avions tout de même des petits sacs à dos. Les Brésiliens, dans la rue, les transports, sont dans l’ensemble détendus. Lorsque nous sommes allés dans des quartiers moins sûrs, vers la gare routière, par exemple, nous avons utilisé un taxi. Nous ne sommes pas allés, bien sûr, dans les quartiers périphériques et les favelas, qui elles, sont sans doute très dangereuses. Les hôtels où nous logions disposaient de coffres individuels dans les chambres, pratiques pour y déposer passeports, billets d’avion et argent.

 

Niveau de vie :

 

Nous avons visité les deux plus grandes villes du pays et la capitale, tout à fait particulière : nous perception est donc obligatoirement partielle. La visite des supermarchés et des centres commerciaux est toujours un indicateur : on y trouve toute la variété d’un supermarché européen pour la nourriture. Les centres commerciaux sont constitués de boutiques au look « mondial ». Pour les européens, en cette période de forte dévaluation du real par rapport au dollar et à l’euro, les prix des produits de consommation locaux sont très attrayants (pour les vêtements par exemple). S’il s’agit de produits importés, comme des marques mondiales, les prix sont les même qu’en Europe. Le paiement à crédit semble très répandu, même pour des produits de petite valeur (paiement en plusieurs versements pour une paire de chaussure par exemple). Le téléphone portable est très courant. Autre indicateur : l’automobile, j’y suis toujours très attentif dans mes voyages, parce que j’aime cela et parce que l’état d’un parc automobile est également un bon indicateur du niveau de richesse d’un pays. Bien qu’étant en Amérique du Sud, on est frappé par la présence des constructeurs européens : Les marques les plus répandues sont Fiat, Volkswagen, Renault, Peugeot Citroën. Ford et General Motors sont aussi présents mais avec leurs modèles d’origine européenne principalement (Opel re-labellisé Chevrolet sur place pour GM). Le modèle le plus répandu semble être la Fiat Palio, la voiture mondiale de ce constructeur. Volkswagen commercialise des modèles un peu spécifiques, particulièrement la Gol, dérivé d’une Polo européenne. On voit encore beaucoup de Coccinelles ! Renault fabrique et vend au Brésil des Scénic et des Clio. Peugeot semble remporter un grand succès avec la 206 et la 307. Citroën vend des Xsara Picasso. On notera enfin la présence tout de même notable des japonais, bien sûr. D’une manière générale, le type de voiture le plus courant est un véhicule de petite taille, entrée de gamme en Europe. Les « familiales » sont moins courantes, question de prix sans doute. De ce que nous avons pu voir, le réseau urbain et routier est en assez bon état (je ne généraliserais pas sur tout le territoire). L’état général des véhicules est moyen à très bon, on ne voit pas d’épaves circuler.

 

Guides touristiques :

 

Je suis parti avec deux guides : Le Lonely Planet, en français. La qualité et la richesse habituelle en matière d’informations pratiques. Comme s’est un énorme pavé, je l’ai coupé en deux avant de partir, puisque plus de la moitié ne me servait pas. Le guide Hachette évasion, plus synthétique, plus touristique, mais présentant des informations complémentaires. Je n’ai pas retenu le routard, qui m’a semblé moins complet à l’étude que le Lonely (et puis, le Routard, vous savez qu’il m’énerve… voir ma page sur les guides).

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