Indonésie
Bali et Java
Samedi 12 août 2000 : retour à Bali et Sanur.
Lever 5h30, déjeuner rapide, un taxi nous attend pour l'aéroport. Enregistrement rapide et attente. Vol en 737, sans histoire, et arrivée à Bali une heure plus tard. En fait, il est près de 11 heures puisque nous avançons nos montres de une heure. Je décide de nous installer à Sanur, n'ayant pas envie de retourner à Kuta. Sanur est une autre station balnéaire, proche de denpasar, réputée plus calme que Kuta. Plus chère aussi. Je donne une adresse d'hôtel au taxi mais à l'arrivée, celui-ci s'avère complet. j'abandonne donc sibylle et Armance à l'accueil et pars à la recherche d'un gîte. Je trouve quelques centaines de mètres plus loin un hôtel assez chouette à première vue, le Taman Agung Beach inn, avec des beaux bungalows autour d'une piscine. Petit hic, les prix sont d'abord exprimés en dollar et c'est quand même assez cher. N'ayant pas envie de galérer trop longtemps, je me rabats sur une chambre sans confort particulier mais plus abordable. cela sera tout de même le prix le plus élevé que nous aurons payé : environ 40 euros. Sanur est à priori assez chère. Comparativement aux autres adresses, le rapport qualité prix est moins bon. Consolation, il y a tout de même une piscine très sympa avec un jardin exotique. Je retourne chercher Sibylle et Armance et le chemin semble long avec nos sacs à dos, sous la chaleur.
Après s'être installé, nous partons à la recherche d'un restaurant pour déjeuner. Nourriture moyenne et assez chère. Je sens que Sanur ne va pas nous enthousiasmer. En fait, il s'agit d'une longue rue parallèle à la mer, avec des hôtels partout. certes, il y a de la verdure, mais ce n'est pas spécialement sympathique. Nous prenons un taxi pour nous rendre au centre. Nous y découvrons alors la plage qui n'a vraiment rien d'extraordinaire, c'est plutôt vaseux car il n'y a pas beaucoup de fond. Rien à voir avec les rouleaux de Kuta. Ballade sur le chemin de front de mer, arrêt bar de plage pour se rafraîchir. Nous souhaitons visiter la maison du peintre belge Le Mayer qui s'est installé ici dans les années cinquante. Mais c'est fermé et cela semble un peu à l'abandon. J'en profite pour acheter des billets de bus pour Ubud pour le lendemain, à l'agence Perama. Nous ne moisirons pas à Sanur.
Retour à l'hôtel où nous profitons de la piscine. Le soir, nous allons manger dans un restaurant très touristique, avec un spectacle de danse. Ce n'est pas d'une qualité extraordinaire mais cela amuse quand même Armance. Ce qui est pitoyable est qu'à la fin du spectacle, les pauvres filles en costume traditionnel sont obligées de dérouler une banderole et de rester plantées ainsi cinq minutes avec, pour rappeler le nom du restaurant avec le numéro de téléphone et de fax... Le tourisme génère parfois des situations navrantes. Retour à l'hôtel où nous couchons Armance et ne dérogeons pas au traditionnel et respectable cérémonial de l'Arack et de la kretek.
Dimanche 13 août 2000 : Ubud
Lever pas trop matinal. Nous prenons notre petit déjeuner, qui n'a rien de plus que les autres malgré le prix de la chambre, puis taxi jusqu'à l'arrêt de bus de la Perama. Ce sont surtout des touristes qui prennent ce genre de navettes régulières, plus fiables que les bemos. Un peu de cafouillage pour monter dans le bus. Les sacs à dos encombrent l'allée centrale. La sortie de Sanur est hallucinante. Le périph un vendredi soir ne génère pas plus de bouchons. Ce n'est pas que les véhicules soient très nombreux mais la largeur de la route est inadaptée. Le trajet pour Ubud est finalement assez rapide et nous y arrivons une heure après. J'abandonne de nouveau Sibylle et Armance dans un petit restaurant proche de la station de bus, pour partir à la recherche d'un hôtel.
Le village de Ubud est assez vaste d'après le plan et je choisis donc la partie plutôt centrale pour ma recherche. Malheureusement, le plan du guide du routard est très approximatif et j'ai beaucoup de mal à me repérer dans la configuration des rues. Je marche donc pas mal, revient en arrière, repars en avant, désespérant de trouver des noms d'hôtels cités. Rien ne colle... Je trouve finalement un des hôtels, mais que je n'avais pas prioritairement sélectionné. Comme cela fait déjà un bon moment que je tourne en rond, je me dis qu'il vaut mieux tenir que courir.
Notre hôtel à Ubud |
Je visite donc l'Ibunda Inn. Et bien, c'est exactement ce que je recherche : des bungalows à deux niveaux, dans un jardin calme et bien entretenu, simples mais spacieux, avec un joli balcon, puisque je choisis une chambre à l'étage, une salle de bain correcte avec l'eau chaude, une belle piscine. 17 euros avec le petit déjeuner ; tout à fait honnête. Je prends un taxi pour retourner au restaurant chercher Sibylle et Armance, cela fait presque une heure que je les ai quitté. Je souhaite que mon choix plaira à Sibylle, car c'est pour quatre nuits. Elle trouve cela bien. nous nous installons et allons ensuite déjeuner. |
L'après midi sera consacré à la piscine et une petite ballade dans les rues de Ubud. c'est bien entendu très commercial : beaucoup de boutiques de souvenirs divers, de restaurants, de bars mais l'ambiance est très différente de Kuta. Nous sommes dans la campagne. Nous faisons notre shopping de première nécessité, nous arrêtons à un bar, reconfirmons dans une agence notre vol de retour (déjà...) pour Paris et allons dans une autre agence pour voir quel moyen de transport nous allons utiliser pour découvrir la région. Nous optons bien sûr pour la location de voiture avec chauffeur. On nous propose une location pour trois jours que je négocie à 85 euros, tout compris.
Le soir, après l'apéritif sur notre balcon, bien agréable, nous décidons d'aller manger dans un restaurant tout proche, encensé par le routard. C'est à juste titre ; le Wayan café est un de nos moments de restauration indonésienne les plus remarquables. Le restaurant s'étire sur une bonne centaine de mètres, en longueur ; succession de patios dans la végétation, agréablement éclairés par la lumière tamisée des bougies, personnel en costume traditionnel nombreux et prévenant. On nous installe tout au fond, car il y a beaucoup de monde. C'est presque un peu sinistre, mais rapidement, d'autres personnes arrivent. La nourriture est de grande qualité, nous choisissons des crevettes, savamment cuisinées et très bien présentées. L'addition se révèle sans surprise : moins de 20 euros, tout compris, pour les trois. Une adresse à ne pas manquer et nous nous promettons d'y retourner au moins une fois. Nous retournons à l'hôtel, lézardons un peu sur le balcon, profitant de la douceur et du calme de cette soirée à Ubud, et nous couchons, nous enfilant sous la grande moustiquaire que j'ai préféré installer ici : pas de clim et des petits trous partout dans les bambous du bungalow.
Lundi 14 août 2000 : vers l'est de Bali.
Lever à 7h30. On nous apporte le petit déjeuner sur un plateau sur notre balcon. Des crêpes fourrées à la banane, enfin un effort ! Dommage que le café soit toujours aussi imbuvable. Notre chauffeur vient en reconnaissance. Il s'appelle Kadek. Un petit homme, faisant dans les quarante ans. Nous apprendrons qu'il est en fait plus jeune que nous. Il parle anglais correctement et s'avérera très sympathique. Nous étions un poil sur nos gardes, nous attendant peut être à tomber sur chauffeur qui allait nous imposer pleins de trucs ; magasins, etc... Ce ne fut (presque) pas le cas et de toute manière sans contrainte. Kadek sera pour nous une source intéressante de renseignements sur le mode de vie indonésien et balinais. Nous nous rendons alors à Goa Gadja, ou grotte de l'éléphant. C'est un site dans la campagne, datant du 11ème siècle, avec des bassins et une grotte, dont l'entrée et très sculptée. Dans la grotte, quelques cavités et des hôtels, avec une sculpture de Ganesh. L'endroit est plaisant mais il y a déjà beaucoup de monde. C'est une étape programmée des tours operator. Donc, du bidochon dans l'air ! (Quand je dis cela, je ne m'exclus jamais complètement, on est tous à un moment ou une autre bidochon, mais il faut bien reconnaître qu'il y en a qui le font plus que d'autres...). Pour visiter les temples, il faut mettre un sarong. Généralement, on peut en trouver devant le temple mais il est préférable d'en acheter un. Cela ne coûte pas cher, c'est peu encombrant et multi-usages. La ceinture est souvent demandée également. Là, on vous la prête gracieusement. Ce n'est qu'un morceau de tissu.
Nous partons ensuite pour Yeh Puluh, à quelques kilomètres. Il s'agit de fresques, taillées dans la paroi rocheuse, assez abîmées tout de même. Mis le site est calme, dans les rizières. Petite visite agréable. Nous reprenons la route pour Besakih, en passant par Gianyar et Bangli. Sur cette route, on traverse de jolis paysages de rizières. Besakih est le plus grand temple de Bali et est très fréquenté, par les touristes comme par les balinais. C'est une succession de terrasses avec des petits temples et des autels. Il se dresse au pied du mont Agung, le volcan le plus important de Bali. Kadek ne nous laisse pas au parking en amont du temple et nous mène directement dans le petit village au pied du temple. Je dirais plutôt le centre commercial... Cela nous évitera ainsi de monter la côte avec Armance. On ne peut pas rentrer dans le temple à moins de se faire accompagner par les gardiens, qui nous attendent de pied ferme. Ils sont fort peu aimables et ne sont là que pour nos dollars. On peut, à mon avis, très bien se passer de leur service, car en fait, en grimpant par les petits sentiers qui longent les différents niveaux du temple, on voit très bien les autels.
Besakih est dédié aux trois divinités Hindoues principales ; Brahma, Visnu et Çiva. Les pagodes ont un nombre varié de toits (meru), généralement en chaume. C'est un bel ensemble, mais il ne faut pas s'attendre tout de même à quelque chose de hors du commun. Bali ne dispose pas de temples vraiment exceptionnels, je le dis quand même. Nous grimpons jusqu'en haut du temple. Beaucoup d'Indonésiens, en costume traditionnel, participe aux cérémonies. |
Le temple de Besakih |
J'ai rarement, au cours de mes voyages, vu un peuple laissant transparaître autant de religiosité. L'Hindouisme, assez différent de celui pratiqué en Inde, est présent partout dans la vie des Balinais. Déjà, le nombre de temples est incroyable. Chaque demeure digne de ce nom dispose de son temple privé, qui est souvent plus grand que la maison elle-même. Les offrandes sont omniprésentes. Devant les magasins, les maisons, sur les voitures... Sans parler des processions, rites divers, abondamment pratiqués. Toute l'organisation sociale est en fait empreinte des règles religieuses. Je ne rentrerai pas trop dans le détail par méconnaissance du domaine. Mais on retrouve les castes, la crémation, etc... Nous ne participerons pas à une crémation. C'est souvent un objectif des visiteurs à Bali, et leur participation ne pose pas de problème aux Balinais, mais nous n'avions pas envie de montrer cela à Armance, qui en aurait peut être été marquée. Et puis ce n'est globalement pas un spectacle plaisant, par rapport à nos propres us et coutumes.
Derrière le temple, se dresse le mont Agung. Ou du moins, nous le devinons derrière les nuages. Nous sommes en hauteur et le temps est couvert. Le mont Agung culmine à plus de 3000 mètres et il s'est réveillé en 1963, faisant des milliers de morts et détruisant en partie le temple, qui a été restauré.
Nous quittons Besakih et reprenons la route toujours vers l'est. Nous déjeunons dans un restaurant touristique, halte un peu obligée sur la route de Besakih. C'est moyen et cher. J'irais bien jusqu'à la pointe est de l'Ile mais Kadek confirme les dires du Routard en disant que la route est très mauvaise. De toute manière, on roule vraiment lentement et l'heure avance. Nous rejoignons donc la mer et reprenons la route côtière vers l'ouest. Nous avons tout de même traversé de belles campagnes.
La plage de Goa Lawah |
Nous passons à Candi Dasa, hypertrophie balnéaire luxueuse, où la barrière de corail et donc la plage, ont été détruites pour les besoins de construction des hôtels (bien fait mais quel gâchis). Nous stoppons à Goa Lawah, où se trouve un petit temple et une plage de sable noir, avec des bateaux de pêcheur, sortes de petits trimarans. Puis, nous repartons vers Ubud. Bien que pas très éloigné, le retour est assez long. Et l'arrivée à Ubud est très stressante. |
Armance a quelques petits problèmes intestinaux et nous sommes pris dans les bouchons. Les voitures et les bus font du sur-place. La situation devient si urgente pour Armance que nous sommes obligés d'abandonner Kadek à la recherche d'un restaurant équipé de toilettes... Petits ennuis de voyage avec un enfant ! Bon, il nous attend quelques dizaines de mètres plus loin et nous rentrons à l'hôtel, prenant rendez vous pour 9 heures le lendemain.
Armance, un peu secouée par ce retour difficile, reprend ses marques avec sa mère dans la chambre, j'en profite pour aller faire le shopping quotidien. Apéritif et départ pour le restaurant Dian, proche de l'hôtel. Beaucoup moins huppé que le Wayan, il propose cependant une nourriture tout à fait convenable et bon marché. Deuxième nuit à Ubud, avec une petite averse tropicale, juste pour rafraîchir un peu l'atmosphère.
Mardi 15 août 2000 : vers le lac Batur
Lever 8h00 pour un départ à 9h00 avec Kadek. Aujourd'hui, nous partons vers le centre de l'île, plus précisément le lac Batur. Sur la route qui y mène, à la sortie de Ubud, nous traversons des villages dont les rues sont entièrement bordées de magasins. Chaque village a sa spécialité : meubles, bibelots divers, statues de pierre. L'offre est pléthorique. Comment peuvent bien vivre tous ces gens ? Certes, il y a des touristes mais de là à écouler toute cette marchandise... Nous demandons à Kadek de nous arrêter dans un de ces villages pour regarder un peu ces magasins. Beaucoup sont en fait des grossistes et doivent alimenter les magasins de Kuta et Sanur. Bon, le shopping ne se révèle pas être d'un grand intérêt. Nous reprenons la route et nous arrêtons quelques kilomètres plus loin pour admirer de superbes rizières en terrasse. Très photogénique, bien sûr.
Nous continuons vers Tampaksiring, petite ville qui possède deux sites chouettes à voir : D'abord, le temple de Gunung Kawi. Pour atteindre ce temple, il faut déjà descendre un escalier de 200 marches, dans un joli paysage de rizières. En bas, au milieu de la petite vallée, une rivière. Le temple est en fait composé de deux mausolées taillés à même le roc, sur chacune des rives. L'ensemble daterait du 10ème siècle. On trouve aussi bien sûr des petits temples avec des autels. C'est vraiment un endroit plaisant et il serait dommage de manquer la visite de ce site.
Nous remontons péniblement les marches rejoindre notre véhicule et nous rendons à la source de Tirta Empul. C'est un ensemble de bassins sacrés avec bien sûr encore des autels et des petits temples. Ce qui est notable est que la source se trouve sous le bassin et que l'eau sort par bouillonnement. Grand parking et nombreuses boutiques autour de ce site. Une très grande villa surplombe le site. C'est Sukarno, le président déchu, qui s'était fait construire ici une résidence secondaire. |
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Nous reprenons de nouveau la route pour nous rendre au mont Batur. Sur la route, nous pouvons encore voir des rizières. La route grimpe un peu et on débouche sur un grand cratère de plus de 10 km de diamètre avec, en contrebas, un lac et le volcan Batur en son centre qui culmine à 1700 mètres. Nous sommes au village de Penelokan. Le temps est malheureusement assez nuageux et il fait presque frais. Bon, objectivement, ce n'est pas un paysage exceptionnel. Certes, le volcan, qui n'est pas éteint, puisqu'une violente éruption à eu lieu en 1917, est majestueux mais le paysage est plutôt aride et grisâtre, sans doute renforcé par la grisaille du temps. Nous poussons vers le village suivant, Batur, où se trouve un petit temple que nous visitons. Nous mangeons dans un restaurant panoramique destiné au touriste, avec une belle vue sur l'ensemble. Nous évitons le buffet qui est toujours proposé dans ce type de restaurant, bien trop copieux et cher pour le midi. Dernier arrêt sur la route du retour pour embrasser du regard l'ensemble du panorama et nous reprenons la route d'Ubud. Nous demandons à Kadek de nous arrêter, sur le chemin, à un de ces grands magasins d'artisanat, que nous avions remarqué. Ce sont en fait de véritables usines, avec pleins d'objets de mauvais goûts, et en plus très chers. Les bus de touristes s'y arrêtent. Décidément, malgré la quantité de marchandise qui s'étale devant nous, nous ne sommes pas décidés à acheter. Il faudra tout de même bien ramener quelque chose...
Retour à Ubud vers 15h00. Nous décidons de nous rendre dans un des musées d'Ubud, pour découvrir la peinture balinaise. Il s'agit du Agung Rai Museum of Art. Nous sommes déjà assez étonné par l'ampleur des bâtiments, ne nous attendant pas à trouver un musée aussi important à Bali. Mais c'est bien sûr et surtout la qualité des peintures qui est époustouflante. Répartie sur deux pavillons, la collection présente des peintures traditionnelles mais également contemporaines d'artistes balinais ou occidentaux, s'étant installés à Bali. C'est un foisonnement de couleurs et de styles mais on retrouve souvent les thèmes de la nature luxuriante, du peuple balinais dans sa vie quotidienne et des thèmes religieux. Il est difficile de parler de la peinture sans la montrer. Hélas, le catalogue du musée était trop cher, presque 40 euros, exorbitant pour le pays. Cette visite dans ce très beau musée est vraiment une agréable surprise du voyage. Elle sera doublement confirmée le lendemain par la visite d'un autre musée d'Ubud, le Neka Museum.
Nous retournons ensuite à l'hôtel, question de profiter un peu de la fin d'après midi et de glander. Nous demandons à Kadek de nous trouver des places pour un spectacle traditionnel pour le soir à l'Ubud Palace. Ubud propose de très nombreux spectacles, de différentes variétés et qualités. Comme nous n'y étions pas allés à Yogja, il serait dommage de rater ceux d'Ubud (un peu de culture tout de même !). Kadek nous propose de venir nous chercher à 19h00 pour un spectacle qui dure de 19h30 à 20h30. A l'heure précise, il nous attend devant l'hôtel avec les billets et nous conduit au lieu de spectacle, à un ou deux kilomètres de là. Il est vraiment très serviable, car il se met quand même à notre disposition à une heure où il aurait pu être auprès de sa famille. Il a deux enfants et sa femme possède un emplacement sur le marché d'Ubud, où elle vend du tissus. Je pense qu'ils ne vivent pas trop mal car il est propriétaire de sa maison et nous apprenons qu'il possède aussi une autre maison qu'il loue. C'est la middle class générée par le tourisme. Le véhicule ne lui appartient cependant pas, il est salarié. Le spectacle est intéressant (Ramayana) : Légende d'une princesse enlevée par un dieu monstrueux, je ne rentre pas dans le détail, nous n'avons pas tout compris. Bien sûr, ce sont les costumes et le son lancinant du gamelan, instrument traditionnel, sorte d'hybride entre le xylophone et la tambour, qui rendent le spectacle attractif, surtout pour Armance. A la fin du spectacle, comme toujours, Kadek nous attend à la voiture, s'empressant de descendre pour ouvrir les portes. Il nous reconduit à l'hôtel et nous le quittons pour nous rendre au restaurant Dian, où nous étions allés la veille. Retour à l'hôtel, nous nous reposons un peu sur notre balcon puis dodo.
Mercredi 16 août 2000 : vers le lac Baratan
Le temple de Mengwi |
Lever à 7h30 pour un départ à 9h00, dernière journée avec Kadek. Nous souhaitons repartir aujourd'hui vers le centre de l'île, le lac de Baratan, plus particulièrement. Nous allons cependant nous rendre au préalable à Mengwi, à quelques kilomètres de Ubud. Il s'agit d'un temple au milieu d'un bassin, bâti au 17ème siècle. Ce fut la capitale d'un royaume important. Le site est agréable, fleuri et harmonieux. On ne peut pas entrer dans le temple, qui est réservé aux fidèles. Nous reprenons ensuite la route pour le lac. Une bonne heure et demi de trajet. Le village près du lac s'appelle Bedugul. Avant d'y arriver, on traverse quelques belles rizières. Le temps n'est malheureusement pas exceptionnel. Dès que l'on arrive en montagne, ce sont souvent les nuages.Avons nous manqué de chance ou est ce la règle ? Je ne le sais pas. |
Avec la luminosité et en changeant juste un peu la végétation, ce lac nous fait pensé à un lac que nous connaissons bien, celui de Gérardmer, dans les Vosges, notre région d'origine. Un peu étonné donc de retrouver cette atmosphère à plus de 15000 kms de chez nous. A Bedugul, on peut voir un petit temple, le Ulu Danu. Un petit meru à onze toits qui se reflète dans l'eau et un joli jardin. Nous flanons un peu dans ce jardin, où se trouvent des jeux pour enfants qu'Armance prend d'assaut. je surveille quand même les soudures de tous ces trucs en métal un peu branlants. |
Le temple de Ulu Danu |
Nous déjeunons dans le coin et repartons. Je pensais prolonger l'excursion vers le mont Batukau et le petit temple qui se trouve à son pied. Mais à la lecture des guides, la route semble très mauvaise et le mont Batukau est complètement pris dans les nuages. Ce n'est peut être pas la peine de faire une excursion difficile de deux ou trois heures pour ne rien voir. Nous décidons donc de retourner tranquillement vers Ubud, bien que nous ne soyons qu'en début d'après midi. Et ce fut finalement une bonne idée car nous avons pu voir ainsi le plus beau musée de Bali et de l'Indonésie peut être : le Neka Museum. Avant de le visiter, nous prenons un café avec Kadek à la cafétéria, bien agréable. La collection de ce musée est extraordinaire. Comme le Agung rai Museum, on peut y voir de la peinture classique balinaise mais aussi une très riche collection de peinture contemporaine, d'artistes balinais également mais aussi d'artistes occidentaux installés à Bali. Toutes sortes de styles, beaucoup de couleurs. Je retiens particulièrement le pavillon consacré au peintre Arie Smit, avec sa peinture proche de l'expressionnisme allemand. Magnifique. Nous restons presque deux heures à visiter les différents bâtiments, vastes, avec une belle présentation des collections. J'ai vraiment pris conscience dans ce musée de toute la richesse et du sens artistique des balinais. Après le musée, nous marchons un peu dans la rue et je visite une des galeries adjacentes. Sur trois niveaux, plein de choses magnifiques, j'emporterais tout. Je n'ai pas demandé les prix, de toute manière, nous n'achèterions pas. Je regrette presque un peu.
Bientôt cinq heures, nous profitons du véhicule pour les quelques petites courses, pour la poursuite de notre voyage. Banque, station de bus pour réserver le voyage du lendemain. Kadek nous ramène à l'hôtel. Nous nous saluons chaleureusement. Je lui laisse un bon pourboire, il était vraiment sympa et serviable. Préparatif des sacs ; en quatre jours, on a le temps de s'étaler. Le soir, nous retournons au café Wayan : il était hors de question de quitter Ubud sans récidiver ici. Nous sommes placés dans une salle moins éloignée que le premier soir, donc plus animée. Ce repas fut à la hauteur de nos espérances. Un moment vraiment très plaisant, toujours un service attentif et de la nourriture de qualité. pour une addition légère. Nous conseillons absolument. Un peu de léche vitrine avant de rentrer à l'hôtel, mais les boutiques baissent déjà leur rideau. Pour le mois le plus actif de la saison, je suis assez surpris. Petit Arack et dernière kretek à Ubud, où nous avons passé globalement un séjour très agréable.
Jeudi 17 août 2000 : Lovina Beach
Lever à 7h00. Après notre dernier petit déjeuner à l'Ibunba, nous quittons l'hôtel avec un 'transport', la station de bus se trouvant quand même à près d'un kilomètre. Le bus part avec un peu de retard. Il n'y a personne debout mais après le chargement des sacs à dos, il ne vaut mieux pas avoir envie de sortir... c'est quasiment impossible d'ailleurs. Nous reprenons la direction du lac Batur, mais pas la route principale. Le chauffeur nous fait passer par une petite route secondaire complètement défoncée, et en plus qui grimpe. la vitesse oscille entre 5 et 10 km/h. Et on a l'impression que le moteur ne va pas tenir... Enfin, juste avant le lac, nous retrouvons la route principale. cela fait presque deux heures que nous sommes partis, pour à peine quarante kilomètres. La route continue à monter. La végétation change. Puis c'est la descente qui s'amorce. cela n'en finit pas. Virages sur virages. mais je trouve le paysage chouette. A 13h30, nous atteignons Singaraja, sur la côte nord, ville importante, musulmane, commerçante, mais sans grand intérêt. Il fait de nouveau beau et chaud au bord de la mer. La végétation est un peu différente de la côte sud. Un quart d'heure après, nous atteignons enfin Lovina Beach. Le voyage a duré presque quatre heures. Armance commençait à en avoir marre. Mais nous ne sommes pas encore au centre. Nous reprenons encore une petite navette qui nous amène dans la partie centrale de la station. Lovina Beach s'étend sur presque 10 kilomètres.
J'avais noté sur le guide un hôtel qui semblait une bonne adresse : le Rini. Je m'y rends donc à pied et j'y trouve une chambre vraiment superbe, avec une très grande salle de bain et un beau balcon donnant sur un jardin luxuriant. C'est neuf, nickel, décoré avec goût, climatisé, une belle piscine. Du bon trois étoiles. Tenu parait-il par un Suisse allemand. Pour 30 euros avec le petit déj. Notre meilleure adresse du voyage. Je retourne chercher Sibylle et Armance, qui sont très heureuses de mon choix. |
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Nous déjeunons au restaurant de l'hôtel, puis allons profiter de la piscine. Nous retrouvons alors Arthur, que nous avions rencontré à Yogjakarta. Il est installé ici pour presque une semaine avec sa mère. C'est une aubaine pour Armance qui va bien en profiter avec lui le temps de notre bref séjour. Dans l'après midi, nous partons à la découverte du village et de la magnifique plage, toute proche de l'hôtel.
Coucher de soleil à Lovina beach |
na beach est pour moi l'endroit le plus agréable pour se reposer à Bali. L'ambiance y est bien moins surfaite que sur la côte sud. Bien sûr, c'est une station balnéaire avec des hôtels et des restaurants, et ses vendeurs infatigables... Mais c'est plus petit et bien plus cool. Nous nous y sommes vraiment bien sentis. En fin d'après midi, nous nous posons à la terrasse d'un restaurant qui donne sur la plage. Fauteuils en bambou, le sable à nos pieds, nous admirons (entre deux propositions de vendeurs...) le magnifique coucher de soleil sur la baie. Quel agréable moment... |
Petit passage à l'hôtel pour nous changer et nous retournons à ce restaurant pour y dîner. Il nous tente plus que les restaurants de la rue principale, plus bruyants et d'un cadre moins intéressant. On y mangera bien en plus. Première nuit à Lovina.
Vendredi 18 août 2000 : Lovina Beach
Rien de particulier pour cette journée. Nous sommes ici pour lézarder. Nous allons à la piscine, à la plage, profitons du soleil. Le soir, nous retrouvons Arthur au restaurant, une autre terrasse installée sur la plage. nous en profitons pour faire mieux connaissance avec sa mère, qui voyage seule avec lui, pendant que les enfants dessinent.
Samedi 19 août 2000 : Lovina Beach et retour à Kuta.
Comme nous ne prenons le bus qu'à 12h30, nous avons encore toute la matinée pour profiter de la piscine de l'hôtel, ce dont nous ne nous privons pas. Puis, nous prenons nos sacs vers la station de bus Perama. Toujours aussi empilés les uns sur les autres. Le voyage va durer trois bonnes heures. De nouveau la montée, mais cette fois ci, nous prenons la route du lac Baratan. C'est la route directe pour Denpasar. C'est très bien, car ainsi, nous aurons traversé l'île du sud au nord et du nord au sud par deux routes différentes. A l'ouest, d'après les guides, il n'y a pas grand chose à voir. Nous passons par les faubourgs de Denpasar. nous retrouvons beaucoup de circulation bien sûr. Nous passons à quelques kilomètres du temple de Tanahlot. C'est une des cartes postales de Bali. Petit temple les pieds dans l'eau. Mais tout le monde y va. Sauf nous... par rapport à notre timing, ce n'est pas trop possible. Bon, je me dis que, au vu du nombre de bus de touristes que nous croisons et qui se rendent au temple pour y admirer le coucher de soleil, cela doit être absolument insupportable. Nous arrivons à Kuta vers 17h00, dans une circulation chaotique. Je préfère choisir ma dernière nuit à Legian, réputée plus calme que Kuta. C'est en fait très relatif...(euphémisme). Nous trouvons un hôtel hélas un peu moyen : chambre petite dans un bungalow à étage, salle de bain vraiment pas terrible. Bon, avec Armance qui a envie de se poser, pas trop le choix. Nous sommes tout de même dans un jardin, ce qui procure un calme salvateur par rapport au brouhaha de la rue. Nous filons à la plage, qui est en fait le prolongement de Kuta. Nous y restons jusqu'au coucher du soleil. Dîner le soir dans un restaurant très touristique : il n'y a pas trop le choix en fait. Legian, comme Kuta, ne présentent plus rien d'authentique. Dernière soirée en Indonésie. Le départ est pour demain.
Dimanche 20 août 2000 : Dernier jour à Legian.
La journée sera consacrée au shopping. Nous retournons jusqu'à Kuta à pied, deux ou trois kilomètres, en s'arrêtant de ci de là devant les boutiques. détour par le Matahari de Kuta. Nous avions promis à Armance de lui acheter des dérivés de Pokémon, jeu débile omniprésent dans le monde en cette année 2000. Retour par la plage et re-boutiques. En fait, malgré le foisonnement, nous ne trouvons rien de bien tentant. Sibylle finit par retourner à l'hôtel avec Armance. je termine donc seul les quelques achats, peu convaincu par les babioles que j'achète. Le départ approche et dans ses moments, nous n'avons plus trop la tête à baguenauder. Dernier plongeon dans la piscine de l'hôtel (belle, tout de même). 17h00, taxi pour l'aéroport. Enregistrement sans histoire. Nous trouvons finalement à dépenser nos dernières roupiahs dans les boutiques de l'aéroport. C'est ici que nous trouvons des objets assez sympas. Une marionnette originale, qui me plait tout de suite, alors que toutes celles que nous avions vues ne me tentaient pas du tout, et un joli petit masque en bois. Nous décollons cependant avec une heure de retard, suite à un problème technique. Arrivée à 11h00 à Bangkok. On nous fait sortir de l'avion, ce qui n'est pas très confortable avec Armance qui avait commencé sa nuit. Évidemment, il y a de nouveau un problème technique. Le stop de une heure se transforme en un stop de trois heures, dans une salle d'attente un peu lugubre. Je stresse un peu car j'ai oublié ma ceinture trekking avec tous nos papiers et notre argent dans le vide poche du fauteuil. Je me dis que le personnel de nettoyage doit être contrôlé... Les passagers commencent un peu à s'énerver mais finalement, nous re-embarquons (et je retrouve mes papiers où je les avaient laissé). Une dizaine d'heures pour atteindre Francfort. L'attente de la correspondance pour Paris avec la Lufthansa, qui était initialement de cinq heures, en est du coup largement réduite. Arrivée à Paris fatigués. Un chauffeur de taxi vulgaire, désagréable et arnaqueur nous remet vite dans le bain de la vie parisienne.
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Fin de notre voyage à Bali et à Java
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