Jordanie

 

Période : du samedi 27 février 1999 au samedi 6 mars 1999

Vol : Air France et Austrian pour Paris-Vienne-Amman et Amman-Vienne-Paris

Organisation : vol sec

Les grandes étapes : Amman, Jerash, mer morte, Pétra, Aqaba

Départ pour Amman

Samedi 27 février 1999 : Départ de Paris à 7h30 avec Air France jusqu'à Vienne. Correspondance rapide pour l'avion d'Amman sur Austrian Airways. Nous survolons la Turquie et la Syrie pour revenir sur Amman. Arrivée à  15h00 et atterrissage au son des valses viennoises (Austrian...). Passage de police assez rapide, l'aéroport n'est pas exceptionnel... Nous montons dans la navette bus qui dessert la gare routière Abdali de Amman. Une heure de trajet. Il fait beau, pas très chaud. Arrivé à la gare, un hôtel, indiqué sur le routard, à quelques pas. Proche du 3 étoiles et pas trop cher, on va pas se priver.

Le centre de Amman se trouve à une demi heure de marche. Nous y allons à pied. Amman est une ville de collines. Le centre, en contre-bas, est assez animé. Ambiance de ville arabe, bien sûr, mais plutôt propre. L'activité est surtout concentrée autour de la mosquée al Husseini. Nous déambulons le long des magasins, échoppes. Premier contact avec le pays. Les femmes sont rares, et voilées. Grosse surprise, nous envisagions le pays plus libéral. En fait, la suite du voyage confirmera que cela n'est pas le cas. Au centre également, les ruines du théâtre romain. Du 2ème siècle après JC, très bien conservé, c'est le plus beau vestige de l'ancienne Philadelphie (nom romain d'Amman). Nous mangeons dans une gargote : Hommos (purée de pois chiches),falafels et thé : le repas du pauvre...Pas dix francs pour les deux. Retour en taxi pour l'hôtel; 3,50 francs...Tout cela change de Paris...Arabic coffee à l'hôtel. A la télé, CNN débite son actualité internationalisée et sans saveur, reflet d'une Amérique dominatrice et  bien pensante...Dodo.

Jerash et le nord

Dimanche 28 février 1999 : Petit déjeuner à l'hôtel et nous partons pour la gare routière. Juste le temps de monter dans un bus pour Jerash. Une heure et demi de route pour cinquante kilomètres. Il faut déjà sortir d'Amman, qui s'avère une ville étendue. De plus, le bus joue les omnibus. Il faut dire qu'à 3 francs chacun, il ne faut pas demander un express...Un bout de campagne, semi désertique, avant d'arriver à destination. Jerash est le plus beau site romain de Jordanie. Vaste ville, dont l'apogée se situe au 2ème siècle, avec ses temples, théâtres, forum, hippodrome... Le tout est en assez bon état de conservation et quelques points de vue donnent une bonne idée de ce que pouvait être la ville à l'époque. Le cardo maximus, artère centrale de la ville, nous fait beaucoup penser à Apamée, en Syrie, avec ses colonnes de part et d'autre sur près de deux kilomètres.

Un reproche ; il semble que certaines restaurations soient excessives. On a trop tendance à remonter les colonnes à grandes plâtrées de ciment pour aguicher le touriste...Pas trop de monde sur le site, d'ailleurs. Ce n'est pas encore la saison. Il fait assez froid et on endure nos pulls. Deux bonnes heures de visite dans les ruines, c'est quand même très chouette. Après un thé à la cafétéria du site, nous repartons vers la ville moderne et trouvons un minibus pour Aljun, à une vingtaine de kilomètres. En matière de transport, les Jordaniens ont tout compris.Dans toutes les villes, les villages, une gare routière et des minibus ou des taxis collectifs pour toutes les destinations. En fait, c'est le schéma classique de nombreux pays en voie de développement. C'est rationnel économiquement.  L'enrichissement entraîne le tout bagnole, donc les encombrements, la   pollution, l'appauvrissement (les voitures sont souvent importées), la disparition de transports en commun efficaces, etc. Arrivée à Ajlun, connue pour son château du 12ème siècle.

Jerash

Jerash : Le Cardo Maximus

On mange d'abord un 'Chicken' au centre du village puis on prend un taxi pour nous emmener à la citadelle. Celle-ci est quand même assez ruinée malgré les grosses murailles mais le paysage est étendu et domine la vallée du Jourdain. Le temps se couvre. Nous redescendons à pied au village. Je tends le pouce pour arrêter une voiture. Un couple de parisiens, qui passe comme nous le semaine en Jordanie, mais motorisés. Ils nous proposent de nous emmener jusqu'à Umm Qais, au nord du pays, à la limite d'Israël et de la Syrie. L'occasion, car avec les transports en commun, il est trop tard. Nous traversons sous une forte pluie d'orage Irbid, grande ville sans intérêt, puis atteignons Umm Qais et la cité antique de Garada. Les ruines ne sont guère intéressantes mais le site est stratégique. Au loin, le lac de Tibériade, au nord, le plateau du Golan, à l'ouest, la vallée du Jourdain. Ce moment me fait remémorer notre voyage en 1990 en Israël, lorsque nous visitions Tibériade, Capharnaüm, Safed...nous étions à quelques kilomètres. L'orage nous rattrape de nouveau. Le panorama est sans doute gâché par les nuages. Le gardien du site nous invite à boire un thé dans son modeste logis. Un lit, une télé, un réchaud...On ne doit pas s'amuser beaucoup à Umm Qais.

Retour en voiture sur Amman. La nuit tombe. On se perd dans Irbid. Heureusement, la route pour Amman est bonne et pas trop dangereuse. Par contre, se repérer dans Amman en voiture s'avère beaucoup plus laborieux. Nous compatriotes nous laissent quelque part vers le centre...Nous prenons un taxi pour rejoindre la mosquée Al Husseini. Repas dans un restaurant un peu plus haut en gamme. Un mensaf, plat national à base de riz et de mouton en ragoût. Un hommos en entrée bien sûr. Retour ensuite à l'hôtel. Nous en profitons pour acheter une bouteille d'Arak, l'apéritif anisé si connu du bassin méditerranéen. Ouzo en Grèce, Raki en Turquie, Arak en Syrie ou Jordanie. C'est toujours notre petit plaisir du soir. De plus, on n'est quand même pas trop porté sur l'alcool dans ce pays, à grande majorité musulman. Zapping de télés loukoums (égyptiennes, libanaises) avant de dormir.

Madaba et la mer morte

Lundi 1er mars 1999 :La journée sera encore une excursion depuis Amman. Nous avons le choix entre les châteaux du désert et l'ouest d'Amman vers la mer morte. Les châteaux semblent compliqués à visiter avec les transports en commun et de plus assez mineurs. Nous en avons déjà vu en Syrie. Nous partons donc pour Madaba, petite ville à une trentaine de kilomètres d'Amman. Cette ville est connue pour ces mosaïques.

Mosaïques à Madaba

Mosaïques à Madaba

Nous nous rendons d'abord à l'église Saint Georges (orthodoxe grecque) où une carte de la Palestine est représentée sur le sol. Dans la ville, des vestiges et des mosaïques datant de l'époque romaine sont disséminés. Nous en faisons le tour. La visite des différents sites terminée, nous retournons à la gare routière et nous louons un taxi pour une excursion sur le Mont Nébo, à une dizaine de kilomètres. La route qui y mène est jolie et le point de vue depuis le sommet (850m) doit être magnifique par temps clair. Ce jour là, la brume nuit à une bonne visibilité. La montagne domine la dépression de la mer morte et on doit pouvoir voir au loin la dépression de Jéricho et même Jérusalem.

Les vestiges d'une ancienne basilique, avec de grandes mosaïques subsistent également. Nous reprenons notre taxi jusqu'à Madaba puis, après un petit repas dans une gargote, nous reprenons un autre taxi pour Hammamat ma'in, une sorte de station thermale en contrebas des montagnes. Le chemin est folklorique dans ce taxi très 'destroy'. Rarement vu un intérieur de voiture aussi déglingué! Quelques kilomètres avant l'arrivée, la route plonge au fond d'une faille. Le panorama est grandiose. Le site par contre se révèle décevant. Une cascade d'eau chaude, un hôtel de luxe sans charme. Pas de quoi y rester deux heures. Nous repartons rapidement pour Madaba. J'aurai fait sur cette excursion un Jordanien heureux, puisque, quelque part, j'ai perdu mon porte-monnaie malheureusement assez bien garni. Peut-être un mois de salaire pour lui...Penser à la joie qu'il a dû avoir adoucit ma colère contre moi-même ! Un bus nous ramène à Amman. Nous décidons en cette fin d'après-midi de nous rendre à la citadelle, qui domine la ville, sur l'une des collines. Quelques vestiges romains de l'ancienne Philadelphie mais assez détruits tout de même. Belle vue sur la ville au soleil couchant. Nous redescendons à pied vers le centre, déambulons tranquillement jusqu'àu restaurant où nous avions mangé la veille puis rentrons à l'hôtel.

Découverte de Pétra

Mardi 2 mars 1999 : départ à 6h00 de l'hôtel pour la station de bus JETT, la compagnie de transport nationale. Bus genre VIP pour nous emmener à Pétra. Peu de monde. Évidemment, nous effectuons une tournée des hôtels pour ramasser quelques personnes. J'ai horreur de ces haltes et détours non précisés au départ. Enfin, nous quittons Amman par la route du désert, la route la moins agréable mais la plus rapide qui traverse la Jordanie. Arrêt petit-déjeuner du chauffeur dans une sorte de cafétéria / magasin d'artisanat... Nous quittons enfin l'autoroute pour emprunter de petites routes sinueuses jusqu'à Wadi Musa, la ville toute proche de Pétra. Vers 11h00, nous nous installons dans un hôtel assez 'basic' et partons immédiatement pour le site. Wadi Musa vit en fait complètement du tourisme et des hôtels, qui représentent une bâtisse sur trois!

Nous partons rapidement pour le site, en contrebas de la ville, avec un peu de victuailles et assez chaudement habillé. L'entrée pour deux jours coûte 250 F par personne, c'est énorme. Après un chemin assez dégagé de quelques centaines de mètres, on arrive au Siq à proprement parlé, canyon étroit, parfois 3 mètres de largeur maximum, sur la fin du parcours. Ce chemin, tracé dans la roche par la rivière, mesure un peu plus d'un kilomètre. C'est très impressionnant. Bien sûr, nous ne sommes pas seul ! Ici, se concentre tout le tourisme en Jordanie et une part non négligeable de celle du moyen-orient. Enfin, entre les deux hautes murailles, apparaît le trésor, ou Khazneh, le plus beau des monuments de Pétra.

Tombeau de 40 mètres de haut, taillé complètement dans la pierre, comme tous les monuments de Pétra. Il faut avouer que l'on reste béat d'admiration. C'est d'une grande beauté. La couleur de la pierre, rosée, marbrée, a beaucoup d'importance. L'emotion passée, nous suivons le chemin vers les autres tombeaux. Les murailles s'élargissent. De nombreuses autres tombes nous apparaissent de part et d'autre de la faille. Un théâtre romain, creusé lui aussi dans la roche. C'est la ville basse. Sur la droite, les tombes royales, impressionnantes par leur alignement à même la falaise. Au centre de la ville basse, la ville romaine, dont il ne reste plus beaucoup de vestiges. Première halte, première vue d'ensemble du site. Le cadre est grandiose. Nous sommes entourés de montagnes aux flancs abrupts et aux couleurs rosées. Le ciel est bleu. Partout, au loin, des tombes creusées dans la roche. Au centre de la ville basse, sont aménagés des restaurants. Les touristes font le spectacle.

petra : le trésor

Le Trésor à Petra

Nous décidons alors de monter au monastère que l'on atteint par un escalier de 800 marches. La montée est assez dure; en été, cela doit être épuisant. Les vues des montagnes en montant sont réellement splendides. Enfin, on arrive au monastère, bâtiment creusé comme le trésor à même la roche. Moins richement décoré mais tout aussi imposant. Nous en profitons pour nous reposer en buvant un thé  dans le petit café sous la tente installé en face du monastère. En grimpant encore un peu, on arrive à une sorte de belvédère avec une vue très belle sur toutes les montagnes environnantes et le désert, côté ouest (donc Israëlien). Nous redescendons tranquillement vers la ville basse et retournons vers le trésor et l'entrée du site.

La fatigue commence à se faire sentir. Nous arrêtons pour aujourd'hui notre visite. C'est la fin d'après midi; beaucoup de touristes commencent à quitter le site. Les jordaniens nous attendent tous à la sortie du Siq pour proposer un retour à cheval. Cette ballade ne présente vraiment pas d'intêret. Un taxi pour remonter au village car nous sommes quand même crevés ! A l'hôtel, nous avons un petit balcon qui donne plein ouest, avec le soleil couchant et la vue au loin sur les montagnes de Pétra. Nous en profitons pour siroter un Arak, jouissant de la toute petite chaleur printanière. Nous ne sommes encore qu'en mars... Le soir, nous trouvons un restaurant sympathique où nous allons manger un mensaf. Puis, ballade rapide dans le village : pas grand chose à y voir de toute manière. Retour à l'hôtel et dodo.

Mercredi 3 mars 1999 : Lever matinal pour profiter du soleil du matin sur le trésor. Malheureusement, le ciel est gris et les nuages défilent très vite dans le ciel. Mais, en fait, ceci va se lever très rapidement. Le petit déjeuner avalé, nous achetons quelques victuailles et partons à pied pour le site. Cela fait déjà bien trois ou quatre kilomètres pour arriver au trésor. Celui-ci est effectivement éclairé par le soleil, lorsque celui-ci apparaît entre les nuages du matin. La couleur rosée et marbrée de la pierre n'en ressort que plus belle. Quelques nouvelles photos s'imposent. Nous descendons ensuite de nouveau vers la ville basse mais bifurquons rapidement pour une nouvelle ballade dans les hauteurs qui va nous amener vers le Haut lieu du Sacrifice, sorte de promontoire qui domine l'ensemble du site. La montée s'effectue par un escalier qui serpente à flanc de falaise. En haut, le panorama est le plus magnifique de tous. On embrasse ici l'ensemble du site de Pétra.

Petra : la ville basse

Petra : la ville basse

Nous allons redescendre ensuite par un chemin détourné qui va nous permettre de contourner complètement la montagne. Beaucoup moins de monde vers cet endroit. Nous nous dirigeons alors vers une montagne où se trouvent sculptées un nombre imposant de tombeaux, sans doute plus sommaires et moins beaux que ceux de la ville basse mais tout aussi imposants en taille. Nous pic-niquons au pied de l'un deux. Le chemin nous ramène ensuite vers le Qsar el Bint, où sont les restaurants.   Visite du petit musée, logé dans une caverne creusée dans le roc.

Nous retournons enfin vers les tombes royales que nous visitons plus en détail. J'effectuerais bien le retour en empruntant une gorge. Mais celle-ci peut se révéler non praticable en hiver et nous n'obtenons à ce sujet aucune information. Nous rentrerons donc par le chemin normal, comme des milliers d'autres touristes ! De retour à l'hôtel, petite sieste puis un restaurant qui sert un buffet de mets jordaniens, bons sans plus. De retour à l'hôtel, nous regardons quelques temps 'Pulp fiction' sur la vidéo du salon.

Arrivée vers Aqaba

Jeudi 4 mars 1999 : Lever de nouveau matinal pour prendre un minibus pour Aqaba. Avant de partir, l'hôtelier nous propose de partager un taxi avec un Coréen (hilare). Plus cher mais plus rapide. Nous acceptons le deal. Plus confortable, aussi, puisque le voyage s'effectuera en Mercedes, déjà bien usée quand même ! La route serpente avant de retrouver celle du désert et son flot de camions. Avant d'arriver à Aqaba, nous sommes stoppés par une voiture de police. Le chauffeur, en grande discussion avec les policiers revient en fureur. Il doit payer. On ne sait pas trop pourquoi. Sans doute une autorisation manquante, malgré ses nombreux documents déjà tamponnés. La police est visiblement très crainte. On y soupçonnerais rapidement de la corruption, également. Fin du voyage un peu tendue. Nous arrivons enfin à destination. La mer rouge forme une anse, dominée par les montagnes. En contrebas, la ville d'Aqaba et à quelques kilomètres, de l'autre côté de l'anse, Eilat, la station balnéaire isräelienne, beaucoup plus grande, avec ses tours et hôtels de luxe. Nous prenons la route de l'aéroport, le Coréen souhaitant se rendre immédiatement en Isräel. Nous passons un contrôle. Des miradors et des fils barbelés. On n'est jamais trop à l'aise dans ce genre d'endroit. Retour ensuite sur Aqaba, où nous nous faisons déposer dans l'artère principale.

Nous trouvons rapidement un bon hôtel, au prix honnête, avec un balcon qui donne au loin sur la mer. Aqaba se révèle une petite ville fort plaisante. Pas trop grande, commerçante, assez aérée, balnéaire mais pas trop. C'est surtout le port de la Jordanie, avec au milieu de la baie de nombreux cargos Nous prenons un thé au bord de la mer puis partons visiter les quelques vestiges de la ville : un fort et le musée. Rien de sensationnel mais c'est une ballade agréable. Nous nous faisons photographier, assez incroyable, par une bande de collégiens. Ceux-ci, visiblement, tiennent à poser auprès d'une occidentale blonde, non voilée ! vue d'Aqaba

Plage d'Aqaba

Nous nous sommes déjà fait photographier en Chine mais je ne pensais pas en Jordanie en 1999... Repas de petits beignets délicieux dans une gargote puis nous repartons à l'hôtel prendre nos maillots de bain. Pour ce qui est de se baigner, la plage publique semble exclue. Les femmes sont toutes voilées et se baignent habillées. On s'y sentirait vraiment mal à l'aise. Une plage privée fera l'affaire. Même là, le regard des Jordaniens (jeunes) met un peu mal à l'aise. Disons qu'ils regardent une femme en maillot de bain une pièce comme on regarderait chez nous un nudiste sur une plage publique et familiale ! Ceci indique deux choses : ils sont  relativement frustrés et la situation de la femme n'est vraiment pas enviable. Elle s'occupe des enfants, se baigne habillée, porte les sacs, marche derrière son mari, soumise. Ce bain de soleil de deux heures est bien agréable. L'eau de la mer est presque bonne. Il fait bien 25 degrés. La baie est très belle. L'eau est propre car c'est un lieu protégé. Beaucoup de gens viennent faire de la plongée ici.

Quatre frontières se trouvent ici réunies sur quelques kilomètres : L'Egypte et le Sinaï, la pointe d'Israël, la pointe de la Jordanie et la frontière ouest de l'Arabie Saoudite. De retour à l'hôtel, nous prenons notre Arak sur le balcon, au soleil couchant. La température est vraiment agréable. Au loin, les lumières de Eilat s'allument. Nous partons ensuite faire un peu de shopping au centre. La ville n'est pas à proprement parlé animée mais l'ambiance y est détendue et reposante. Un petit restaurant où nous mangeons du hommos et des chich kebabs. Nous prenons notre 'arabic coffee' à la terrasse d'un café, où il n'y a bien sur que des hommes. La télévision, que tout le monde regarde semble exposer en longueur et en largeur la création du nouveau gouvernement du roi Abdallah, fils du roi Hussein, décédé depuis trois semaines. Le pays est encore en deuil. Des drapeaux noirs sont un peu présents partout et les drapeaux nationaux sont en berne. Le portrait de Hussein est partout. Il était visiblement aimé de la population, d'une manière plus franche sans doute que El Assad en Syrie, dont le portrait également omniprésent semblait plutôt cacher une crainte qu' un amour légitime... J'en profite également ce soir pour me faire raser par un vrai barbier, expérience bien agréable qu'on a perdu dans nos pays. Retour à l'hôtel et quelques news toujours aussi répétitives de CNN avant de dormir.

Retour à Amman

Vendredi 5 mars 1999 : Après le petit déjeuner, nous quittons rapidement l'hôtel pour la station de bus JETT. A 9h00, le bus démarre pour Amman. C'est un bus à deux niveaux et nous sommes assis aux places avant, à l'étage, en panoramique. Bonne surprise, en reprenant la route de l'aéroport, cela veut dire que nous allons rentrer sur Amman par la route  de la mer morte. Cela sera plus intéressant que la route du désert. Le paysage s'avère effectivement très beau. De part et d'autre de la vallée, les montagnes. Au milieu, bien sûr, quelques miradors et des barbelés. Nous longeons la frontière avec Israël. Cette route n'est réouverte que depuis 1994. Nous arrivons enfin en vue de la mer morte. D'abord dans sa partie la plus asséchée, où l'on extrait les produits chimiques les plus divers et ensuite dans toute sa beauté. D'un bleu très transparent, la berge blanche de sel. De l'autre côté de la rive, Massada, que nous avons visité 9 ans plus tôt quasiment jour pour jour. En se rapprochant d'Amman, nous rencontrons de plus en plus de voitures stoppées le long de la route. C'est vendredi, jour de congé, et les familles viennent ici passer la journée et se baigner. Le bain dans la mer morte est une expérience intéressante mais pas un réel plaisir ! Plus nous avançons, plus il y a de monde. Ce sont presque les bouchons d'un retour de week end sur Paris. Enfin, nous retrouvons la grande route pour Amman. Le bus entame la montée. Nous sommes au bord de la mer morte à 400 mètres en dessous du niveau de la mer.

Quatre heures après le départ, nous déchargeons nos sacs à Amman. Nous retournons à l'hôtel que nous avions pris le premier jour. Repas rapide dans une gargote et nous prenons un taxi pour nous rendre dans des magasins d'artisanat officiels. Après s'être perdu un peu, nous trouvons enfin ces magasins, proposant des tapis, paniers, céramiques de qualité mais très chers. Nous repartons vers le centre où nous déambulons, au milieu des magasins, dont un certain nombre est fermé puisque nous sommes vendredi. Nous visitons un peu plus le théâtre romain et nous asseyons à une terrasse d'un café qui doit être plutôt huppé, vu les prix des consommations. Nous mangerons dans la même gargote que le premier soir des falafels et du hommos. Retour à l'hôtel pour la préparation des sacs, le départ est pour demain.

Samedi 6 mars 1999 : Après le buffet du petit déjeuner, nous déposons nos sacs en consigne à la réception de l'hôtel. Nous allons visiter la grande mosquée moderne qui se trouve à quelques mètres de l'hôtel. C'est sans doute la plus grande de Jordanie. Elle ne présente pas beaucoup d'interet. Nous reprenons ensuite un taxi pour la citadelle, car nous n'avions pas visité le musée archéologique la première fois.

Collines de Amman

Vue de Amman depuis la citadelle

Cette nouvelle visite de la citadelle nous permet de mieux appréhender le site que nous avions assez mal regardé la première soirée. Beaucoup de vestiges romains, mais parfois décidément trop restaurés. Le musée est petit mais s'avère le plus intéressant de tout ce que nous avons vu. Des statuettes, présentées comme les premières formes humaines, des sarcophages en forme de poupée russe en terre cuite, des manuscrits de la mer morte... Nous redescendons une dernière fois la colline vers le centre ville. L'heure du départ approche.

Nous retournons à l'hôtel prendre nos sacs. Tout près, le bus pour l'aéroport nous attend. Le trajet serait rapide s'il ne s'arrétait pas toutes les deux minutes pour charger ou décharger quelqu'un ! Enregistrement rapide mais l'avion a du retard. Il ne nous reste plus comme argent que de quoi acheter une bouteille d'Arak. Nous décollons avec presque une heure de retard, à 16h00. Le changement à Vienne va être très très rapide... Effectivement, course dans l'aéroport pour embarquer sur l'avion d'Air France qui nous mènera à Paris. Nos bagages, eux, n'aurons pas le temps de suivre... Arrivée à 21h30 à Paris et fin de notre périple en Jordanie.