Malaisie et Singapour

 

Période : Du 6 août au 20 août 1997.

Organisation : Vols secs + hôtels trouvés sur place + transports locaux.

Parcours : Arrivée à Singapour, Johore Bahru, Malacca, Kuala Lumpur, Cameron Highlands, Taiping, île de Penang, île de Tioman, Singapour.

Transport : British Airways pour Paris - Londres -Singapour aller / retour.

INTRODUCTION

La Malaisie est un pays moins connu sur les parcours touristiques classiques du sud-est asiatique. Moins que la Thaïlande et l'Indonésie, par exemple. Il offre cependant de nombreux points d'intérêts différents, tout dépendant de ce que l'on recherche bien sûr. On y trouve des villes, présentant de nombreuses curiosités, une nature d'une extrême richesse, avec de grands parcs nationaux, où l'on peut faire des treks, de magnifiques plages si l'on aime le balnéaire. Étant surtout intéressés par la culture, l'archéologie et la civilisation, la découverte de ce pays ne restera pas sans doute notre meilleur souvenir de voyage mais il pourra satisfaire complètement de nombreux voyageurs, peut être plus polyvalents que nous dans leurs goûts. Et surtout, la visite de la Malaisie est une occasion de découvrir Singapour, qui elle, nous a vraiment enchanté.

Le pays est en fait divisé en deux territoires : la Malaisie péninsulaire, qui regroupe la majorité de la population et l'activité économique du pays, et une partie de Bornéo, avec les états de Sarawak et Sabah. C'est la partie sauvage du pays, avec ses immenses forêts vierges, peu ouvertes sur le monde. Elles sont encore assez inaccessibles, onéreuses à découvrir et présentent sans doute un intérêt pour le passionné de nature. Nous sommes donc restés, vous l'avez compris, sur la partie péninsulaire de la Malaisie. Là aussi, le pays présente deux aspects assez distincts : la côte ouest est la plus urbanisée, industrieuse, la plus ouverte peut-être aussi. La côte est plus traditionnelle mais et on y trouve les plus belles plages. Le centre du pays est encore occupé par une jungle très riche.

Quinze jours de voyage nous ont malheureusement obligé à faire des choix : nous avons privilégié la côte ouest (Malacca, Kula Lumpur - la capitale, Georgetown - sur l'île de Penang, etc ), avec une incursion dans les montagnes du centre (Cameron Highlands) et un aperçu des plages de l'est avec la magnifique île de Tioman. Nous n'avons pas eu le temps de longer la côte est dans son ensemble, jusqu'à la ville de Kota Bahru, peut être plus traditionnelle et authentique que les autres cités. Pour avoir matériellement le temps de parcourir toute la péninsule, il faut compter au moins trois semaines de voyage.

La Malaisie est un pays moderne, tout du moins, c'est l'impression qu'il nous en a laissé. Et c'est, comme souvent en Asie, synonyme de développement anarchique et de destruction de l'environnement. Et nous avons ressenti justement une volonté, sans doute politique, de développement économique effréné. Démesure de constructions, de travaux, de projets. Nous avons visité ce pays en août 97, et nous trouvions justement que beaucoup trop de bâtiments neufs se trouvaient sans affectation, ce qui semble peu rationnel du point de vue économique. Notre jugement a été rapidement confirmé car quelques jours après notre retour en France, la crise éclatait dans toute la région : ThaÏlande d'abord, puis Malaisie, Indonésie, Philippines. Les monnaies s'écroulaient, les bourses chutaient vertigineusement, les faillites et les banqueroutes se multipliaient. D'un point de vue strictement égoïste, nous aurions aimé que cela se passe durant notre voyage, car le ringgit, la monnaie nationale, a presque perdu la moitié de sa valeur dans le mois qui a suivi notre retour...

La Malaisie présente un visage parfois ultra-moderne. La capitale, Kuala Lumpur, s'est couverte d'immenses building, avec particulièrement les petronas tower, les tours les plus hautes du monde. Les infrastructures sont importantes, les centres commerciaux pullulent, l'automobile prend son essor. Revers de la médaille : la pollution est importante, les paysages perdent leur beauté, les constructions sont anarchiques et sans aucune recherche, les forêts naturelles sont arrachées pour faire place à la culture des palmiers (des centaines de milliers d'hectares, ce qui est à force lassant).

La population malaise est en majorité musulmane et il existe une importante communauté chinoise, qui tient le commerce et le pouvoir financier, et également des communautés indiennes et aborigènes, moins privilégiées. Le pays présente donc une très grande diversité culturelle mais toutes ces communautés ne cohabitent pas toujours d'une manière homogène. De nombreux conflits entre elles ont déjà éclaté au cours de l'histoire. Ce sont surtout les chinois, minoritaires et tenant l'économie, qui sont malmenés par la population malaise de souche, que le pouvoir politique essaie de favoriser.

Le pays est une monarchie constitutionnelle, avec un 'roi' élu par les différents sultans, qui ont tous un pouvoir réel tout de même limité. On trouvent treize états et quelques territoires fédéraux, qui ont tous une certaine autonomie. Mais c'est en fait le gouvernement émanant du parlement qui détient le pouvoir. Et celui-ci est actuellement dirigé par le docteur Matahir, installé déjà depuis de nombreuses années, et qui a beaucoup d'ascendant sur son pays et la population. Doté de très grandes ambitions pour son pays, il a développé des projets pharaoniques, avec le souhait d'introduire la Malaisie dans la cours des grandes puissances économiques. Projets trop lourds pour le pays, qui ont pris du plomb dans l'aile avec la crise de 97. Mais les résultats sont cependant visibles, puisque la Malaisie est maintenant un pays relativement industrialisé, exploitant des technologies de pointe.

Le régime ne peut sans doute pas être qualifié de démocratique, au sens où nous l'entendons en occident. La censure existe, les libertés individuelles ne sont sans doute pas toutes respectées, l'opposition au régime est parfois malmenée mais on connaît de bien pires situations dans le monde et dans l'ensemble, l'équilibre entre les différentes ethnies qui composent le pays semble actuellement tenir. Ce sont les poussées communistes et musulmanes intégristes qui semblent poser le plus de problèmes.

Climat : Le climat est équatorial, donc humide et chaud. On évite la mousson en voyageant en été mais il peut pleuvoir en toute saison, averses assez brèves cependant.

Transports : aucun souci pour se déplacer. Comme dans de nombreux pays d'Asie, un système de  bus très efficace existe et chaque ville ou village dispose d'une grande gare routière, parfois éloignée du centre. Possibilité de prendre les trains également, en couchette pour les longs trajets (Penang kuala Lumpur). Pas très cher.

Hôtels : on en trouve pour tous les goûts. Notre standard, c'est la chambre sans confort particulier, mais propre avec une salle de bain, eau chaude et ventilateur. Ce n'est malheureusement pas toujours nickel... Souvent tenu par des chinois. Difficile de donner un prix de référence vu que cela fait déjà trois ans et que la monnaie a beaucoup fluctué. Disons qu'on obtient le confort d'un deux étoiles pour le prix d'un hôtel de préfecture...

Nourriture : grande variété puisqu'il y a de nombreuses communautés en Malaisie : cuisine malaise, chinoise, indienne, pseudo occidentale. Vous pouvez varier à votre gré. Très riche.

Artisanat : pas grand chose. C'est bien simple, nous n'avons ramené que des petits morceaux de coraux retrouvés sur la plage de l'île de Tioman, hormis quelques petits trucs de Singapour...

Mercredi 6 et jeudi 7 août 1997

Nous décollons d'Orly à 10h00. Arrivée à Londres une heure plus tard. Attente pour un décollage à 13h30. Nous arrivons à Singapour le lendemain matin à 8h50. Formalités assez rapides, nous quittons l'aéroport par une navette de bus qui nous amène dans le centre de Singapour. Nous n'avons pas l'intention d'y rester, cela sera pour le retour. Première impression ; ville moderne, riche. Le temps est nuageux et chaud. Nous avons un peu de mal pour nous repérer et marchons vers une autre gare routière où nous allons prendre un bus pour la ville de Johor Baru, qui se trouve de l'autre côté de la frontière de cette ville état. Quelques kilomètres et nous passons le poste de contrôle. Nous sommes en Malaisie.

Nous arrivons à Johor Baru à 11h30. Johor Baru est une grande ville, moderne, sans beaucoup d'intérêt au premier coup d'œil. Bien sûr, immédiatement, on sent la différence de niveau de vie avec Singapour. nous achetons à la gare routière des billets de bus pour Malacca, pour le lendemain. Maintenant, il est temps de nous trouver un hôtel pour nous reposer un peu. Nous trouvons rapidement une chambre, avec confort mais sans charme dans un immeuble récent du centre. La douche est bien sûr bienvenue.

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Johor Baru est une ville très active. La proximité de Singapour y est pour quelque chose. Port, banques, industrie, son architecture globale est un peu chaotique. Y coexistent building en verre et vestiges coloniaux dans la plus totale anarchie. Seul, un peu en périphérie, on peut découvrir le palais du sultan et la mosquée toute blanche, vestiges de l'époque coloniale révolue. 

C'est là que nous nous rendons après avoir mangé sur le pousse. Le palais du sultan est entouré de beaux jardins et est maintenant transformé en musée, avec de très beaux meubles coloniaux. C'est le plus beau musée que nous avons vu en Malaisie. Le soir, nous allons déambuler dans le marché couvert de la ville, avec de nombreuses petites échoppes.

Vendredi 8 août 1997

Départ de Johor bahru à 8h45 pour Malacca. Nous prenons un bus à la gare routière centrale. Nous arrivons à Malacca à 12h15. Nous cherchons d'abord un hôtel: cela sera un petit hôtel chinois, d'un confort moyen. Puis nous partons à la visite de la ville. Malacca est très marquée architecturalement par les différentes occupations qu'elle a subi. Portugaise, hollandaise, anglaise... Sa position stratégique de port y est pour quelque chose. De nombreux bâtiment anciens, inspirés de l'architecture de l'époque de ces pays, subsistent. 

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On peut y voir de nombreuses églises. la ville dispose également de différents musées intéressants et d'un quartier chinois très actif. Malheureusement, comme nous y étions un vendredi, beaucoup d'échoppes étaient fermées.Cette ville est certainement une des plus intéressantes à visiter en Malaisie. Le soir, nous irons déambuler dans un centre commercial, mangeant préalablement dans une des nombreuses petites gargotes se trouvant autour. Frénésie de consommation dans ce pays qui se développe économiquement.

 Samedi 9 août 1997

Nous prenons le bus pour Kuala Lumpur à 9h00 et y arrivons à midi. La capitale de la Malaisie est bien sûr une très grande ville moderne, avec tous les inconvénients de ces capitales asiatiques qui se développent anarchiquement. D'abord, la circulation est dantesque et nous sommes pris dans les bouchons des les faubourgs. je frémis tout de même lorsque je vois se profiler à l'horizon les petronas towers, les tours les plus hautes du monde, après la sear tower de chicago, sur laquelle j'étais monté l'année précédente. Nous trouvons un hôtel dans le quartier chinois. Chambre assez vaste mais qui présentera malheureusement le désavantage d'être très bruyante, puisque donnant sur la rue et le marché. Nous commençons la visite de la ville par le quartier chinois et toute son activité commerciale, le merkada square, place principale de la ville avec ses bâtiments victoriens, la gare ferroviaire, toute aussi british, la mosquée nationale, moderne et la plus grande d'Asie du sud est. Une colline proche de la mosquée, avec un observatoire, permet d'avoir un panorama sur la ville. Retour à l'hôtel, nous passerons la soirée dans le quartier.

Dimanche 10 août 1997

Nous visitons le triangle d'or, c'est à dire le quartier des affaires, des buildings et des centres commerciaux de luxe. Je suis impatient d'atteindre les petronas tower. Déception, elles sont en cours de finition et le sommet n'est pas encore accessible au public... Dommage, j'aurais été heureux d'y grimper. Nous déambulons dans les divers centres commerciaux qui regorgent de marchandises haut de gamme. Beaucoup de vendeurs et finalement assez peu de clients. 

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Visite ensuite de little india, le quartier indien de la ville, où nous restaurons, comme de nombreux touristes. Nous finissons par le musée national, assez limité dans la collection qu'il présente.

Lundi 11 août 1997

Départ de KL à 9h00 pour Cameron Highlands. Après une autoroute, nous attaquons la route de montagne, avec de nombreux virages. Le chauffeur roule comme un fou, entre la paroi rocheuse et le ravin. Ceci sur plus de 50 km. Nous arrivons à 13h30 au village. Cameron Highlands est une station d'altitude avec de nombreux hôtels et restaurants. Il y fait bien sûr beaucoup moins chaud que dans la plaine. 

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On a ici la possibilité de faire de nombreuses balades dans la jungle, selon des parcours plus ou moins difficiles. N'étant pas des Indiana Jones, nous nous limitons donc à une ballade simple dans la nature. Tout est cependant assez balisé et lorsque nous nous croyons véritablement dans la forêt, on peut avoir la surprise de tomber au détour d'un sentier sur un terrain de golf... Nous rentrons à l'hôtel juste avant l'averse. Nous sommes un peu déçus par les Cameron Highlands car en fait tout ceci se bétonne un peu trop. Bon, d'un autre côté, il faut bien accueillir les touristes que nous sommes. C'est ici qu'est mort très mystérieusement Jim Thompson en 1967. Jim Thompson est l'américain milliardaire qui a réintroduit l'industrie de la soie en Thaïlande et dont nous avions visité la maison magnifiquement décorée à Bangkok quelques années plus tôt. Il a été probablement assassiné ici, pour d'obscures raisons d'espionnage.

 Mardi 12 août 1997

Nous quittons les Camerons Highlands vers 8h30 pour Taiping, via Ipoh. Pour une erreur de gare routière finale, nous ne prenons pas le bus express mais un vieux bus local qui s'arrête partout. Mais finalement, ceci présente l'avantage de voir petits villages et campagnes, invisibles depuis l'autoroute. Nous arrivons à Taiping vers 14h00 et nous trouvons un petit hôtel confortable, neuf et propre pour un bon prix. Taiping est une petite ville de province qui offre un magnifique parc et un musée très intéressant. Nous visitons d'abord le musée (le Perak Museum - le plus vieux du pays). On peut y voir, entre autre, des masques orangasis, des aborigènes malais, de toute beauté. Nous n'en avons malheureusement pas ramené de photographie. Le parc, lui, ancienne mine d'étain reconvertie, est très bien entretenu, avec une belle végétation. Il est surtout suffisamment loin de la ville pour une ballade reposante, loin du bruit et de l'activité. Le soir, nous déambulons dans le marché de nuit et y mangeons, profitant de l'activité toujours caractéristique des marchés asiatiques.