Yémen

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Jeudi 22 août 1996 : vers la Tihama et Al Hudayda

Cette journée va nous faire radicalement changer de paysage et de climat puisque nous allons descendre à l’ouest, dans la plaine de la Tihama, vaste plaine côtière du Yémen sur la mer rouge. La Tihama possède des caractéristiques très différentes des régions de montagnes et de plateaux que nous avons rencontré jusqu’à maintenant. D’abord, il y fait beaucoup plus chaud, et même torride. Le tout dans une forte moiteur, car c’est la mousson. Les paysages ne sont pas beaux. Vastes plaines de culture ou de friches. Les populations sont également beaucoup plus hétérogènes. Ici, il n’y a pas d’architecture notable, à quelques exceptions prés. Juste un habitat de béton défraîchi, de tôles ondulées. La Tihama a cependant un intérêt essentiel pour le pays car elle assure la moitié de la production agricole et représente la moitié de la population du pays.

Au petit matin, nous allons donc quitter Al-Mahwit en empruntant une piste qui va suivre le court d’un torrent (wadi). La descendre va durer plusieurs heures. Le paysage et la végétation, au fur et à mesure de la descente, va changer. Des majestueuses montagnes, avec les petits villages accrochés à leur flanc et les cultures en terrasse, nous arrivons dans des petites vallées encaissées. L’apparition des bananiers montre bien le changement de climat. Par place, la piste est un peu noyée, le wadi n’étant pas à sec à cette période.

Après une ou deux petites haltes, nous arrivons enfin dans la plaine. Nous traversons alors une rivière avec le 4x4, l’eau arrivant jusqu’au bas des portes. C’est assez impressionnant. De l’autre côté de la rivière, nous découvrons un grand marché. Chameaux, bestiaux divers, 4x4, l’activité est importante. Nous visitons bien sûr ce marché et reprenons la route vers le village de Suq Al-Khamis. C’est un village assez peu peuplé sauf les jours de marchés, où règne une activité fébrile. C’est un des plus grands marchés de la Tihama. Nous ne manquons pas bien sûr la visite. Foule intense, chaleur et toutes sortes de marchandises échangées. Beaucoup de dromadaires sur ce marché. Repas dans une gargote sur la route de Al-Hudayda. La chaleur est torride. Nous sommes obligés de boire beaucoup. Les conditions de repas deviennent assez rudimentaires. Nappes en papier journal, vaisselle à la propreté douteuse. A la guerre comme à la guerre !

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Passage de la rivière style "Camel trophy"...

 Al-Hudayda, au bord de la mer rouge, est, avec 250000 habitants, la capitale de la Tihama. Elle n’a aucun intérêt historique puisqu’elle a été pratiquement complètement reconstruite depuis les années 60. Dire qu’elle ne présente aucun intérêt pour le voyageur est faux puisqu’il est toujours intéressant de sentir l’atmosphère des villes et la manière dont les gens y vivent. Mais ce n’est que béton, brique et tôle. Nous descendons à l’hôtel Ambassador, un des deux ‘palaces’ de la ville. Un peu vieillot mais un confort notable pour le pays. Et surtout l’air conditionné qui fait du bien par cette chaleur éprouvante. Après un peu de repos et un verre dans le hall, nous partons avec les 4x4 au bord de la mer rouge. Paysage morne avec des installations industrielles au loin mais un bain à la clef. L’ambiance n’est pas celle de la croisette bien sûr. Mais la chaleur de la mer est tout à fait surprenante. On a presque l’impression de rentrer dans une baignoire ! On ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un bain rafraîchissant. On ne sens pas la différence entre dedans et dehors. C’est quand même plaisant de goûter aux joie du bain. Retour au centre pour le repas. Nous dînerons dans un restaurant d’un gros poisson, la région s’y prête. Petite anecdote ; je me suis habillé ce soir là d’un bermuda, tout à fait classique, en toile. J’ai eu bien-sûr droit à quelques quolibets, puisque c’est une tenue de dessous pour les Yéménites. C’est comme si je me promenais en slip à Paris… Bon, je considère quand même que ma tenue n’était pas indécente… Nous rejoignons l’hôtel Ambassador par la grande rue principale, profitant de l’activité du soir, avec ses marchands de rue, ses gargotes, ses petits commerces.

Vendredi 23 août 1996 : Zabid et la côte à Al Khawkha

Lever matinal pour se rendre au port de Al-Hudayda. C’est le retour de la pêche est le poisson est déchargé des bateaux. Il faut avoir le petit déjeuner bien accroché ! Les bateaux ne sont pas bien gros et tous collés les uns aux autres, et le négoce du poisson se fait directement dessus. L’effervescence est grande. Le poisson est partout, de toute nature, nettoyé directement sur place. Cela donne quelques scènes sanguinolentes.

Marché aux poisson à Al-Hudayda

 

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Ville de Zabid

Nous prenons la route de Zabid. C’est une des plus vieilles villes du Yémen. Son importance et son rayonnement culturel furent très importants, surtout en matière de religion, avec une université coranique encore partiellement active. Pour les voyageurs que nous sommes, cette ville est assez plaisante à visiter. Des petites ruelles et des souks, pas très animés à l’heure où nous entamons la visite. 

L’architecture de la ville est assez significative. Beaucoup de maisons de briques blanches, ne présentant sur leurs façades extérieures que très peu d’éléments décoratifs. Par contre, les cours intérieures sont richement ornées. C’est la caractéristique principale de l’architecture de cette ville. On perd rapidement le sens de l’orientation dans cette petite ville car en fait, il n’y a pas à proprement parlé de rues, souvent passages poussiéreux en dédale.

Nous reprenons ensuite la route, ou plutôt la piste, qui longe la mer rouge, pour stopper dans ce qui sera notre bivouac de la nuit, Al Khawkha , pas vraiment à proprement parlé un village (ni une station balnéaire !). Nous nous installons dans des cabanes très rudimentaires puisqu’elles n’ont même pas de mur, juste un toit de palmes tressées. Les lits, qui se touchent les uns les autres, sont constitués de quatre montants et d’un matelas de cordes tressées également. Sanitaires : pas de sanitaires ! 

Bivouac à Al Khawkha

Bon, à la limite, c’est plus sain que le funduk de Shibam. Nous nous employons avec Sibylle à constituer un petit espace protégé et le plus confortable possible, en prévision de la nuit à la belle étoile et des bestioles. Nous passerons le reste de l’après midi à la plage et à profiter du bain, toujours aussi chaud. Repas le soir dans un camp à quelques pas, un peu plus confortablement installé, avec une petite gargote et de l’électricité !

Samedi 24 août 1996 : le sud de la Tihama et route vers Taez

Village sur la côte sud de la Tihama

Nuit agitée dans nos huttes rudimentaires. Heureusement qu’il n’a pas plu ! Nous reprenons la route pour continuer vers le sud et le village de Al-Makha. En fait, nous roulons sur des pistes, au milieu des champs. Les paysages sont très beaux. Nous rencontrons des agriculteurs et stoppons dans de tous petits villages, allant à la rencontre des quelques habitants. Et pouvant ainsi juger de leur extrême pauvreté matérielle. Nous roulons parfois même sur la plage, avec en prime la possibilité d’observer des mirages.

Nous arrivons à Al Makha, qui fut célèbre pour son café. Sa splendeur n’est plus, puisqu’en fait, il s’agit plus maintenant d’une ville abandonnée, avec des maisons d’anciens négociants en ruine. Une ou deux mosquées à voir d’extérieur dans ce no man’s land du bout du monde. Mais cela n’est pas totalement sans charme.

Nous allons quitter la mer rouge maintenant en reprenant la route de Taez. Nous avons atteint la limite sud de notre périple. Plus au sud et à l’est, c’est l’ancien Yémen du Sud, Aden, mais cette partie du pays ne fait pas partie de notre parcours, à grand regret d’ailleurs. Nous allons remonter vers le nord est, en retrouvant les montagnes. Le parcours sera superbe. De la plaine chaude, nous allons grimper et retrouver les cultures en terrasses et les magnifiques panoramas. Nous arriverons à Taez dans l’après après midi.

Taez est une ville moderne, avec plus de 300000 habitants. Elle semble moins pauvre que Saana. Elle a une apparence presque européenne, avec de nombreux immeubles en béton. Pas d’architecture traditionnelle ici. Elle fut la capitale du Yémen en 48, et jusqu’en 1962, date où Saanala remplaça dans ce rôle. Nous nous installons dans un hôtel du centre, offrant un confort honnête d’un petit deux étoiles français. Après un peu de repos, nous partons à la découverte de la ville et de ses marchés. Ceux-ci sont assez animés mais n’ont pas de charme particulier. Nous en profitons pour faire quelques achats dans des petites boutiques d’artisanat. Des objets en argent (boîte, jambiya). Il y avait dans cette ville des orfèvres juifs qui ont laissé cette tradition mais la qualité a sans doute beaucoup baissé. Repas commun le soir dans un restaurant de rue, à l’étage d’une maison dominant l’artère centrale de la ville. Le soir, coup de téléphone en France pour prendre des nouvelles de notre fille Armance, restée chez ses grands parents. Elle nous manque, particulièrement à Sibylle !

Dimanche 25 août 1996 : Taez et ses environs

Journée consacrée à Taez et à ces alentours. Nous commençons par la visite du musée de la ville, ancien palais de l’Imam, resté en l’état depuis 1962, date de sa mort. Un bric à brac vieillot qui nous reporte quelques décennies en arrière ! 

Nous prenons ensuite les 4x4 pour partir à la découverte des régions montagneuses et des villages de la région. Visite d’un marché ‘les pieds dans l’eau’. Les étalages sont le long d’un petit ruisseau et les habitants font leur courses en marchant dans la rivière… Je n’ai pas encore bien compris l’intérêt ! Visite ensuite de la mosquée de Yifrus, édifiée il y a cinq siècles. Toute blanche et de taille imposante, sa silhouette se découpe dans la montagne. Retour enfin sur Taez, un poil déçu de ce que nous avons vu aujourd’hui, de moindre intérêt qu’à l’habituel.

Marché 'les pieds dans l'eau' !

 L’après midi est consacrée à l’ascension du Jabal Sabir, la grande montagne qui surplombe Taez. La route pour monter est complètement défoncée. C’est un exercice pour les 4x4. Il y a pourtant tout au long de cette route beaucoup d’habitations. Au fur et à mesure de la montée, la vue sur Taez devient de plus en plus impressionnante. Il y a un dénivelé total de 1600 m entre le centre et le sommet. Nous n’irons pas jusque là d’ailleurs. La descente est prévue à pied, ce qui doit être fort agréable mais ceci sans compter avec la pluie. Or, en cette période de mousson, le temps change très rapidement. De couvert depuis le matin, les nuages deviennent menaçants. Sibylle et moi choisissons de redescendre avec le 4x4, à la différence du reste du groupe. Pas envie de se faire saucer là-haut. Ce qui arrive d’ailleurs, un petit déluge, une bonne averse de mousson. Lorsque nous arrivons à l’hôtel, les rues sont devenues des petites rivières ! Nous pensons à nos compatriotes qui sont sur le chemin du retour. Fin d’après midi à glander à l’hôtel en regardant les programmes yéménites et étrangers diffusés par satellite. Soirée calme, les autres personnes du groupe semblant légèrement ‘lessivées’ !

Lundi 26 août 1996 : Jibla, Ibb et retour à Saana

Départ de Taez pour Saana, via deux villes très intéressantes : Jibla et Ibb. Cette province est la région la plus arrosée du Yémen et également la plus montagneuse. L’altitude moyenne est de 1500 m. On l’appelle la province fertile, car évidemment l’agriculture, dans ces conditions, y est très développée. Des cultures en terrasse, qui s’étagent le long des montagnes. Du point de vue des paysages, c’est une magnifique région. Jibla est une ancienne capitale du Yémen. Son architecture est traditionnelle et la ville présente une grande beauté sur son petit promontoire entouré de hautes montagnes.

Jibla

Une mosquée à deux minarets, la mosquée de la reine Arwa, domine la ville. Les minarets sont richement décorés, comme de nombreuses maisons dans la ville d’ailleurs. A voir également un ancien palais en ruine, imposant, qui fut peut être celui de la reine Arwa. Cette reine, d’une dynastie éteinte avec elle, vécut jusqu’en 1138 ; elle marqua la région par son activité sociale, consacrant le budget de l’état au bien du peuple. Les terrasses aménagées environnantes sont son œuvre.

 A quelques kilomètres, se trouve la ville de Ibb, ville commerciale avec une grande partie moderne, c’est à dire moche. Mais le centre ancien présente tout de même un grand intérêt. C’est l’exemple de la ville de montagne bien conservée, avec des dédales de ruelles et des hautes maison traditionnelles, en pierre non recouverte. Cela donne un aspect assez minéral à la ville. Nous nous perdons dans les rues, accompagnés bien sûr et comme toujours de groupes d’enfants hilares et quémandeurs. Nous reprenons la route pour rejoindre Saana en fin d’après midi. Les faubourgs ne sont pas très attrayants, bien sûr, comme toute ville du tiers monde. La circulation est plus intense lorsque l’on se rapproche du centre. Je me souviens avoir été frappé par l’état des véhicules dans ce pays. Hormis les 4x4 des touristes et d’une petite nomenklatura, il s’agit souvent de véritables tas de ferrailles rabibochés. J’y ai vu de nombreuses 404 et 504 aillant largement vécu ! Nuit au funduk où nous étions descendu à notre arrivée.

Mardi 27 août 1996 : Manakha

Départ pour Manakha, village à 90 km à l’ouest de Saana, à 2200 m d’altitude, dans les monts Haraz. C’est une ville marché importante, dans une région d’agriculture intensive, bien arrosée par la mousson. Sur la route, à la sortie de Saana, nous nous arrêtons dans un cimetière coréen. Ceci paraît incongru en ce pays mais une communauté coréenne habite le Yémen. Beaucoup de routes ont été construites par eux. La route de Manakha est très utilisée par les camions, ce qui ralentit notre vitesse. Arrivé à Manakha, nous nous installons dans un funduk assez spacieux, avec une très grande pièce commune et des petits dortoirs ; le tout est assez correct et fréquenté par des groupes de touristes. Nous y prenons le déjeuner puis partons pour une ballade à pied dans la montagne.

En une heure de marche, nous atteignons un petit village nommé Hajjarah. Un groupe de hautes maisons en pierre, sur un petit promontoire dominant la vallée. Pas d’automobiles. Une esthétique magnifique. Retour au funduk par le même chemin. La soirée sera plaisante. Dans la salle commune, quelques Yéménites s’amusent et même dansent, nous font participer à leurs occupations festives. Nous prenons le repas ensemble.

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Le village de Hajjarah

 Mercredi 28 août 1996 : environ de Manakha

Al-Hutayb

La journée sera consacrée à une ballade dans les montagnes autour de Manakha. Nous prenons les 4x4 pour nous rendre, par des pistes de montagne très escarpées, vers al-Hutayb, lieu de pèlerinage pour les ismaïliens. Le temps est au beau et la ballade sera agréable. Le petit village est dominé par un piton rocheux avec un monastère tout en haut. Le tout dominant le paysage de montagnes arides aux alentours, qui culminent à 2500 m environ. Nous rencontrons ici des pèlerins visiblement d’origine indienne : quel déplacement ! 

Puis nous partons par des petits chemins de montagne, au milieu des cultures en terrasse, avec de ci, de là, un petit village, au loin, construit sur un piton.

Il s’agit, je crois, des plus beaux paysages du Yémen que nous ayons vu. Nous arrivons enfin dans un de ces petits villages, appelé El Kael. Toujours en pleine montagne, loin de tout, cette architecture si attrayante. Le village est malheureusement vidé de beaucoup de ses habitants. La population part travailler ailleurs, les maisons se dégradent. Nous buvons le thé sur une petite placette, avec quelques enfants intimidés.

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Le village de El Kael

 Nous lions conversation avec un homme qui parle un peu anglais, monsieur Hussein, très fier de nous apprendre qu’il a appelé son fils Hassan… Il faut dire que le Yémen a soutenu l’Irak lors de la guerre. Retour à Manakha, dans le sens de la descente cette fois-ci. Repas au funduk, tout le monde est un peu crevé et dort sur les grands coussins de la salle commune. Nous reprenons la route de Saana où nous arriverons le soir.

Jeudi 29 août 1996 : l'est et Baraqish

Une journée complète à Saana nous aurait ennuyé un peu. Nous avions donc insister auprès de notre accompagnatrice pour organiser une excursion vers l’est du pays. Marib, ancienne ville historique, avec des vestiges intéressants, est cependant trop éloignée. De plus, toute cette région pose des problèmes de sécurité. Des chefs locaux résistent à l’autorité du pouvoir central. Nous irons donc jusqu’à Baraqish, au nord est de Saana. Le voyage durera 3 heures. Nous emprunterons une très belle route, serpentant dans les montagnes et sur des plateaux assez désertiques et arides. Bien sûr, sur le parcours, de nombreux contrôles de police et militaires. Nous ne sommes pas importunés. Nous n’avons pas la tête de terroristes ! Mais on n’aime jamais ce type de contrôles. Nous aboutissons à une grande bifurcation, sorte de nœud routier, très militarisé, pour emprunter alors une nouvelle route vers le nord : Baraqish est à 20 ou 30 kilomètres. Petit détail ; un soldat armé a pris place sur le toit du véhicule… Tout ceci est très rassurant.

les remparts de Baraqish

Au loin, les ruines de la ville se dessine. Baraqish fut la capitale d’un royaume actif vers le 5ème siècle de notre ère. Bon, reconnaissons qu’il ne reste plus grand chose, hormis quelques fossés, et tas de pierres, mais j’aime toujours visiter des sites archéologiques. Les ruines se trouvent enceintes dans un vaste rempart que l’on a vu se dessiner au loin, à l’horizon, à notre arrivée.

  Forte présence militaire hautement armée sur place. Nous repartons une heure après et stoppons dans un des petits restaurants au croisement principal. Beaucoup de camions passent ici. Beaucoup d’armes partout. Lorsque nous mangeons notre poulet (quasi quotidien), de l’autre côté de la route, un groupe s’anime dangereusement. On se sent pas à l’aise. Un Yéménite (armé, bien sûr) se dirige vers nous et commence à nous apostropher (pas trop méchamment tout de même). Il semble vouloir aussi ma bouteille d’eau posée sur la table, moi qui suis au bout… je ne vais pas me faire un ennemi ici alors j’acquiesce… Le serveur intervient pour l’en empêcher , le mec s’énerve, plusieurs hommes du restaurant arrivent, on le calme, ouf, il part !! Bon, j’avoue avoir été plus à l’aise, mais sa Kalachnikov est tout de même impressionnante !

Retour à Saana par la même route. Les voitures nous laissent au centre pour une dernière visite des souks et de la porte Bab Al Yemen. Nous en profitons également pour aller boire un thé à l’hôtel Taj Sheba, un des palaces de la ville. Beaucoup de cheicks du golfe ; visiblement, nous sommes à une époque de reprise de relations entre le Yémen et l’Arabie Saoudite, qui avaient été interrompues lors de la guerre du golfe, pour les raisons évoquées plus haut. Coup de téléphone depuis la poste centrale vers la France, question de prendre quelques nouvelles de notre petite fille.

La porte de Bab Al Yemen à Saana

Nous dormirons pour la dernière nuit dans un hôtel dans les faubourgs de Saana, visiblement point d’étape classique de Nouvelles Frontières pour ses groupes. Plusieurs groupes sont déjà là d’ailleurs et on nous propose des chambres assez malsaines dans des annexes alors que l’hôtel est une magnifique maison yéménite, richement décorée. Je refuse net de dormir dans cette chambre, mettant ainsi dans l’embarras notre accompagnatrice, mais d’une certaine manière, je me venge ainsi un peu lâchement de l’ambiance pas exceptionnelle qui a régné entre nous lors de ce voyage (ah, les voyages en groupe…). C’est tout bénéfice, nous nous retrouvons dans la chambre de l’imam, au dernier étage, sans doute la meilleure de l’hôtel, avec très belle vue sur la ville au loin. Bon, n’exagérons rien sur le confort, on dort quand même sur des lits de camp. Apéritif commun et réconciliateur autour d’une bouteille d’alcool et de pistaches dans notre chambre, qui est la plus vaste. Puis, repas de gala (là aussi, n’exagérons rien !)  avec nos deux chauffeurs, rasés de près. Enfin, soirée folklorique et thé autour du bassin de l’hôtel – tout cela un peu "bidochon" mais pas franchement désagréable.

Vendredi 30 août 1996 : retour sur Paris

Départ matinal pour l’aéroport. Enregistrement sans embûche. Nous survolons l’Arabie Saoudite de jour (que de sable – si différent du Yémen si vert), l’Egypte. Escale technique à Larnaca et arrivée dans l’après midi à Paris.

Fin de notre périple au Yémen

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