Brésil
(page 4)

 

 

 

Jeudi 10 avril 2003

 

Lever matinal, vers 7h00 : nous quittons Rio dès le matin pour Parati, à 250 km. Evidement, l buffet du petit déjeuner n’est pas à la hauteur  e celui des autres hôtels que nous venons d’occuper. Mais ne soyons pas difficile, c’est un grand standing par rapport à ce que nous avons connu par ailleurs et antérieurement: avec l’âge, on s’embourgeoise, on devient difficile ! Nous quittons ensuite l »hôtel et prenons un taxi pour la gare routière, un peu au nord du centre ville. Le quartier est réputé peu sûr, nous faisons donc très attention à nos affaires. Arrivé à la gare, je trouve rapidement le guichet du bus pour Parati. Le tarif est très bon marché, mais il faut tout de même quatre heures pour s’y rendre. A 9h30, nous démarrons. C’est un bus de ligne, confortable. Il n’est pas plein, mais en fait, il va beaucoup s’arrêter. Le voyage est assez monotone. Juste pour nous un peu l’occasion d’observer un bout de campagne brésilienne puisque, jusqu’à maintenant, nous n’avons vu que la ville. La route que nous prenons est celle de Sao Paulo, nous nous en écartons un peu ensuite, pour longer le bord de mer. Le plus inquiétant est la pluie, qui arrive, et l’horizon totalement bouché. C’est bien triste, et nous nous posons des questions sur notre séjour pluvieux à Parati. La route n’en fini pas de serpenter, nous faisons de fréquents petits arrêts et détour dans des villes et villages. Nous passons même près de l’unique centrale nucléaire brésilienne, qui fonctionne, paraît-il, au ralenti. Quatre bonnes heures après, nous arrivons enfin à Parati. Un bonheur, il ne pleut plus, le ciel semble même se dégager un peu.

 

Parati est une petite ville coloniale, dont la création remonte à la fin de 16 ème siècle. Elle fut une cité prospère car c’était le port d’embarquement des bateaux pour l’Europe, qui y ramenaient l’or et qui y déchargeait les biens de la métropole. La ville connut aussi la prospérité avec la culture de la canne à sucre mais déclina rapidement lorsque l’esclavage fut aboli et qu’une voie de chemin de fer relia Rio à Sao paulo. Tombée dans l’oubli, la ville conserva donc son apparence initiale, ce qui fait qu’aujourd’hui, il s’agit de la ville la plus authentique du Brésil, du point de vue historique et architectural. C’est maintenant le tourisme qui la fait vivre. Il faut reconnaître que cela est un très bel endroit, avec toutes ses maisons blanches aux volets et boiseries peints, et ses jolies églises anciennes. L’exploitation touristique n’est pas trop visible même s’il n’est vraiment pas difficile de trouver un restaurant ou une boutique de souvenir. De plus, une chance pour nous, comme nous sommes hors saison, il y a finalement peu de monde, surtout des européens. C’est une ville où se sont installés également de nombreux artistes. Nous achèterons d’ailleurs un tableau ici, souvenir de notre voyage dans ce pays.

 

Nous nos mettons, à la sortie du bus,  la recherche d’un hôtel. Le Lonely nous indique, sur la place de la vieille ville, une pension intéressante, très rustique, mais dans le cadre d’une très vieille maison décorée. Nous la trouvons assez facilement et on nous y propose ne chambre au confort assez sommaire mais avec une toute petite salle de bain, pour 15€ avec le petit déjeuner. Ce n’est pas du luxe mais l’endroit a beaucoup de charme, tout en bois qui grince !  

Le port de Paraty

Comme c’est déjà le début d’après midi et que nous sommes affamé, nous nous mettons à la recherche d’un restaurant. Beaucoup sont fermés et nous ne jouons pas les difficiles. Nous trouvons une petite taverne qui fait des pizzas : nous sommes les seuls clients et je crains que cela prenne du temps pour la cuisine, car il ré-allume son four. Mais finalement, nos pizzas arrivent rapidement. Nous allons passer l’après midi à la visite de la ville, le centre n’est pas bien gros de toute manière.

Nous nous rendons au port, où se trouvent de nombreux petits bateaux très colorés. Puis, balade dans les rues pavées, en observant les caractéristiques des maisons, certaines étant vraiment belles, avec des bacons en fer forgé et de nombreuses boiseries peintes. Visite également des petites églises et des galeries artistiques qui sont ouvertes. Nous tombons sur une galerie qui présente les œuvres d’une artiste brésilienne. Il ne s’agit pas de peintures, mais plutôt de tableaux objet, faits de collages et d’assemblages. Elle fait également des sculptures. A défaut d’être d’une très haute qualité artistique, nous trouvons tous ces objets très décoratifs et nous craquons pour un petit cadre épais, couvert avec une vitre, ce qui le transforme en une sorte de fine boîte au couvercle translucide, avec des petits éléments de terre cuite collés, sur un fond jaune vif. Pour une centaine d’euros, nous nous offrons la petite folie du voyage.

Retour à l’hôtel, puis recherche d’un restaurant, après avoir pris l’apéritif à la terrasse de la place principale. C’est ici que nous allons boire notre première caipirinha, cocktail national, à base d’alcool de canne et de citron vert pressé (décliné aussi avec de la vodka ou du rhum). Nous trouvons, toujours près de la place, un petit restaurant sympathique, assez cosy, où nous allons très honnêtement manger, toujours pour un prix raisonnable. Retour à notre table en terrasse pour se refaire une petite caipirinha ( !), avec une animation très agréable, puisque des jeunes se sont mis à jouer de la musique et à danser la capoieira.

Rue de Paraty

C’est une danse très sportive et rythmée, tout à fait originale, se rapprochant un peu des arts martiaux. Tout ceci est très spontané et pas du tout à titre de spectacle touristique, puisque personne ne vient quémander ; c’est vraiment un plaisir de les regarder. A quelques mètres de là, d’autres jeunes jouent au football, autre grande passion des brésilien, bien sûr. Nous terminons la soirée par une dernière visite des galeries encore ouvertes et par une balade dans les rues sombres, calmes et mystérieuses.

 

Vendredi 11avril 2003

Nous nous levons de bonne heure car notre bus est à 9h30. Nous avions initialement pensé partir en début d'après midi, mais en fait, rester à Paraty la matinée nous aurait laissé dans un sentiment d'attente. Il est préférable de partir tôt, pour profiter de Rio dans l'après midi. On nous serre un copieux petit déjeuner à l'hôtel, et nous prenons congés. Nous rejoignons rapidement la petite gare routière et nous installons dans le bus qui part rapidement. Quatre heures de route sans intérêt particulier, puisque nous connaissons déjà l'itinéraire. Nous arrivons à Rio vers 13h30. Là, nous prenons un taxi pour le centre, car il n'y a pas de station de métro près de la gare routière. Le taxi nous dépose à Central do Brasil, la gare ferroviaire de Rio. Ce nom résonne dans ma tête avec bonheur, je me souviens très bien de ce film brésilien, dont le titre est justement "Central do Brasil", qui avait obtenu l'ours d'or à Berlin en 1998.

 "Gare centrale de Rio. Dora, la soixantaine, ex-institutrice, écrit les lettres que lui dictent les âmes en peine, mais ne les envoie pas toujours. Parmi celles en attente, une lettre d'Ana au père de son fils, Josué. Quelques temps plus tard, Ana meurt de façon dramatique sous les yeux de son fils. Désormais orphelin, celui-ci n'a plus que Dora : il lui demande de l'aider à retrouver ce père inconnu ..."

 J'avais beaucoup aimé ce film, qui m'a marqué. La gare de Rio y joue un rôle très mineur, juste au début du film, mais c'est empreint des émotions du film que je découvre le bâtiment, à l'architecture caractéristique, avec sa haute tour carrée. Nous y reviendrons...

 Nous prenons le métro pour rejoindre Copacabana. Nous avons pour cette nuit un hôtel, encore réservé par internet, le Copacabana Mar, du même style que le premier, années 70, confort 3 étoiles classique, rien d'excitant mais correct. Comme nous avons une bonne partie de l'après midi devant nous, nous repartons de nouveau vers le centre, par le métro : je souhaitais en fait visiter le musée d'art moderne, près de l'aéroport. Il s'agit d'un bâtiment des années 60, d'une architecture un peu industrielle, genre grand hangar. L'espace intérieur est vaste et intéressant. Malheureusement, la collection est bien maigre. Il faut dire que la majeure partie des oeuvres ont été détruites dans un incendie en 1978. C'est donc un peu déçu par notre visite que nous quittons le lieu. 

Il nous reste maintenant à nous promener dans le centre, très actif, en empruntant l'avenue Rio branco, puis l'avenue du président Vargas, qui sont les deux axes majeurs de cette partie de la ville. En remontant la seconde, on se dirige de nouveau vers Central do Brasil, sorte de point d'orgue, première conclusion de notre voyage. le flot des bus, la foule, tout bouge très vite et fort autour de nous : Rio est une ville très active. 

Nous pénétrons dans le hall de la gare ; rien de particulier, bien sûr, juste une atmosphère, presque une nostalgie. Le départ est proche, le Brésil est attachant...

 Retour à l'hôtel, repas au restaurant et ballade sur Copacabana. Nous terminerons la soirée au dernier étage du Méridien, l'hôtel le plus visible et le plus important de la baie. C'est un plaisir d'y boire une caipirinha, assis dans les confortables fauteuils installés près des baies vitrées, qui dominent la plage. Les clients attablés dans les salles de restaurant de chaque côté du bar portent bien peu d'attention au pianiste, qui sans conviction, mais consciencieusement, joue sa petite musique sirupeuse. Il remarque enfin que nous l'écoutons, nous sourit et nous envoie un petit signe amical à notre départ. La soirée est terminée, l'heure d'aller se coucher, après notre petite piqûre de rappel guerrière et télévisuelle moyen orientale.

 Samedi 12avril et dimanche 13 avril 2003

 Le matin d'un départ n'est jamais propice à de grands projets. Nous prenons donc notre temps pour préparer nos sacs et prendre notre déjeuner. L'activité de la matinée consistera à acheter un bijou, une commande d'un ami. Au Brésil, se trouve une grande société de bijouterie, "Stern". (ce n'est pas la seule, d'ailleurs, mais sans doute la plus importante). Lors d'un voyage dans ce pays, on ne peut manquer au moins un de ses magasins : centres commerciaux, hôtels, aéroports; il y a toujours une enseigne Stern. Leurs bijoux sont réputés (et assez chers). Nous nous rendons donc à une boutique proche, qui nous offre immédiatement le taxi pour nous rendre au siège de la société, qui s e trouve à Ipanema. Là, tout est hyper-professionnel, et fait pour que vous achetiez. Nous étions des bons clients puisque nous venions consciemment acheter, mais pour faire durer le jeu et le plaisir, nous avons laisser le vendeur utiliser toute son ingéniosité pour nous séduire. Et il faut reconnaître qu'il s'y prenais bien. Nous sommes ressorti cependant uniquement avec l'objet commandé, cela n'était pas prévu au budget.

 Retour à l'hôtel où nous récupérons nos sacs et commandons un taxi pour l'aéroport. Il est 12h00, l'avion est à 15h00. Initialement prévu à 16h30, ce changement ne nous donne pas la possibilité d'un dernier repas tranquille à Rio. Le parcours est rapide, nous sommes samedi et la circulation n'est pas dense. Nous enregistrons rapidement et passons par les boutiques duty free. Là, déception, j'avais encore pas mal de monnaie brésilienne, que que comptais évacuer ici contre de l'alcool ou du parfum. Ces andouilles ne prennent que les dollars, les euros et quelques autres monnaies... Nous sommes donc obligés de nous rabattre sur des produits basiques, vendus dans les kiosques - café, Toblerone, bonbons, - pour dépenser notre argent. détail dont il faut se souvenir si vous allez à Rio !

 Vol sans histoire, prestation aérienne sans relief. Nous arrivons un peu glauque à 6 heures du matin à Madrid, somnolons sur des fauteuils inconfortables, dans l'attente de notre vol sur Paris, à 9h00.

Temps mitigé en France, les vacances sont finies, mais nous allons bientôt retrouver nos deux petites puces.

 ***

 Je retournerai volontiers au Brésil...

 

Retour intro